"La Première ministre demeure": Olivia Grégoire exclut pour l'heure une démission d'Élisabeth Borne

Olivia Grégoire, nouvelle porte-parole du gouvernement, lors de son premier compte-rendu des ministres, lundi 23 mai 2022 - Ludovic Marin - AFP
Au vu des résultats des législatives, la Première ministre va-t-elle pouvoir demeurer à Matignon? "Élisabeth Borne est élue, Élisabeth Borne a douze membres de son gouvernement réélus. Au moment où je vous parle, la question ne s'est pas posée. On verra dans les prochaines heures", a évacué ce lundi Olivia Grégoire sur France Inter.
Dimanche soir, la majorité a perdu son qualificatif d'absolu pour devenir relative, avec 245 sièges, le Rassemblement national (RN) a réalisé une poussée historique (89 sièges) et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) fait élire 131 députés, selon les estimations d'Elabe pour BFMTV et L'Express.
Trois postes à pourvoir au sein du gouvernement
"Au moment où je vous parle, la Première ministre demeure une Première ministre qui, elle, a eu le courage de se présenter aux urnes et pas à faire des leçons sur les plateaux-télé. Certes, le score est faible (elle a été élue dans le Calvados avec 52,46% des voix, NDLR), mais ce qui compte c'est que la Première ministre, dans un moment extrêmement difficile, soit élue. Ça n'est pas le cas de beaucoup d'autres qui ne sont, notamment Jean-Luc Mélenchon, pas allés aux urnes", ajoute la porte-parole du gouvernement.
Du fait de la règle édictée en amont, selon laquelle un ministre défait aux législatives devra démissionner, trois postes seront prochainement à pourvoir au sein du gouvernement, avec la défaite d'Amélie de Montchalin en Essonne, de Justine Benin en Guadeloupe et de Brigitte Bourguignon dans le Pas-de-Calais.
L'actualisation de l'équipe gouvernementale devrait intervenir "dans les prochains jours", a indiqué Olivia Grégoire ce lundi. "On n'a pas l'intention de laisser un gouvernement où il manque un certain nombre de membres", a précisé la secrétaire d'État, elle-même réélue députée dans sa circonscription parisienne.
"Compte tenu de l'urgence à agir, et de la détermination du président de la République et de la Première ministre, on parle ici en jours plutôt qu'en semaines", a-t-elle insisté.
"On a un certain nombre de questions à se poser"
"Est-ce que nous prenons notre part de responsabilité? Oui, quand on voit et une abstention et des extrêmes qui montent aussi fort et aussi haut, bien sûr qu'après cinq ans de gouvernement on a un certain nombre de questions à se poser", admet Olivia Grégoire.
"La réalité des faits, c'est que c'est une poussée forte du Rassemblement national. La réalité des faits, et je vais aller jusqu'au bout de mon idée quitte à étonner voire à choquer, c'est que à nous parler d'extrême gauche et à mettre la focale sur Nupes, c'est le RN qui rentre au Parlement. La réalité c'est que quand des leaders politiques disent 'la police tue' entre-deux-tours, ça ne fait pas baisser le Rassemblement national, la réalité c'est que nous avons tous une part de responsabilité. Nous prenons la nôtre, il va falloir que tout le monde se questionne sur la sienne", a aussi cinglé la porte-parole.