Glyphosate: "Nicolas Hulot a raison de parler de guerre", juge le député Matthieu Orphelin

Il est en première ligne dans la lutte contre le glyphosate. Et a subi en mai un revers, quand l'interdiction de ce pesticide d'ici 2021 n'a pas été inscrite noire sur blanc dans la dernière loi Agriculture. Le député LaREM Matthieu Orphelin s'exprime ce lundi matin sur notre antenne, alors que le sujet est revenu au premier plan après la condamnation de Monsanto aux États-Unis, le géant agrochimique devant désormais indemniser à hauteur de 290 millions de dollars un jardinier américain atteint d'un cancer.
Une décision de justice dont s'est notamment félicité le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui marque selon lui "le début d'une guerre". "Je pense qu'il a raison d'utiliser des mots forts", juge sur BFMTV Matthieu Orphelin, qui a été dans le passé son porte-parole, avant de poursuivre:
"C'est un combat très important pour la santé des citoyens et des citoyennes, il faut qu'on arrive à se passer le plus rapidement possible des molécules dangereuses, ou suspectées d'être dangereuses pour la santé humaine."
L'échéance peut-elle être retardée?
Le gouvernement n'a de cesse de rappeler que le glyphosate sera interdit d'ici trois ans, en 2021. Pourtant, celui qui est député de la 1ère circonscription du Maine-et-Loire, s'était battu au printemps dernier pour que cette interdiction soit inscrite dans la loi Agriculture. En vain. N'existe-t-il pas un risque que les pro-pesticides et les lobbys réussissent à retarder cette échéance?
"Non", affirme l'élu. "On sera très vigilants, il y a bien plus qu'un simple engagement oral d'Emmanuel Macron, le président de la République, c'est bien tout le gouvernement qui s'est engagé à de nombreuses reprises pour dire 'oui nous allons réussir la sortie du glyphosate d'ici trois ans, en développant des alternatives et en laissant aucun agriculteur sans solution'. Je crois que les discussions que nous avons eu autour de l'amendement que j'ai porté, même s'il n'a pas été accepté, ont permis de lancer une mobilisation générale."
Pour appuyer ses dires, notre invité rappelle également que "la France est le pays qui a pris les engagements les plus importants sur le glyphosate".
"On peut maintenir la rentabilité des exploitations agricoles"
Face aux détracteurs et soutiens politiques du pesticide incriminé, Matthieu Orphelin l'assure: "Le principe de précaution c'est important." "Il y a aujourd'hui dans notre pays des milliers d'agriculteurs qui ont des maladies qui sont dues à certains pesticides", ajoute l'élu, avant de conclure:
"La science et les expérimentations sur plus de 1000 fermes expérimentales ont montré qu'on peut réduire de manière très importante l'usage de pesticides, tout en maintenant la rentabilité des exploitations agricoles."