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Fabius: "La situation en Irak est d'une extrême gravité"

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le 20 juin 2014 sur le plateau de BFMTV.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, le 20 juin 2014 sur le plateau de BFMTV. - -

Le ministres des Affaires étrangères est l'invité de BFMTV, vendredi matin. Irak, terrorisme et polémique du 14-Juillet, voici ce qu'il ne fallait pas rater de son interview.

La progression fulgurante des jihadistes du groupe EIIL en Irak inquiète sérieusement les Etats occidentaux. Après Barack Obama jeudi soir, la France a elle aussi tenu à tirer le signal d'alarme sur l'Irak.

"La situation en Irak est d'une extrême gravité. Il faut bien comprendre que c'est la première fois qu'un groupe terroriste menace de prendre le contrôle d'un Etat, a souligné Laurent Fabius, vendredi matin sur BFMTV-RMC. Non seulement l'Irak peut éclater, mais la situation menace l'ensemble de la région, et par contre-coup l'Europe et le monde."

Fabius appelle à un "gouvernement d'union nationale" en Irak

Une situation périlleuse dont le pays ne pourra pas se sortir sans gouvernement d'union nationale, selon le ministre des Affaires étrangères français. "Nous disons qu'il y a beaucoup de choses à faire, notamment un gouvernement d'union nationale. Avec ou sans Monsieur Maliki (le Premier ministre irakien, ndr). Si vous voulez échapper aux groupes terroristes, il faut une union nationale", a encore plaidé Laurent Fabius.

Une intervention occidentale est-elle possible? "Nous avons un principe: nous ne pourrions intervenir que s'il y avait une demande du gouvernement irakien et une autorisation des Nations Unies", a-t-il estimé. Un mandat onusien désormais indispensable puisque, selon Laurent Fabius, on est actuellement dans un monde "zéro polaire". "On est passé de l'aire bipolaire à l'aire unipolaire, après la chute du mur de Berlin. Et aujourd'hui, on est dans un monde zéro polaire, ce qui signifie qu'il n'y a plus de gendarme du monde", a défendu Laurent Fabius.

"Mais agir (en Irak), cela veut aussi dire condamner", a défendu Laurent Fabius. "Aujourd'hui, une intervention occidentale ne peut être efficace que si elle est relayée par un gouvernement d'union", a-t-il encore martelé.

Interrogé sur le rapprochement entre les Etats-Unis et l'Iran sur le dossier irakien, Laurent Fabius a tempéré. "Convergence entre les Etats-Unis et l'Iran, cela ne veut pas dire qu'ils vont s'unir", a-t-il souligné.

Un plan pour lutter contre le terrorisme

Puis Laurent Fabius a détaillé les trois grands axes de son plan de lutte contre le terrorisme. " Il faut bloquer les apprentis jihadistes avant qu'ils ne partent. Quand il est évident qu'un individu part pour cette raison, il faut pouvoir l'interpeler avant son départ", a estimé le ministre.

Deuxième point défendu par Laurent Fabius: "Intervenir auprès des hébergeurs sur Internet", a-t-il lancé, sans détailler toutefois ce qui pourrait leur être précisément demander. Enfin, le ministre des Affaires étrangères a défendu une collaboration européenne et internationale. "Il faut suivre tout ça avec nos voisins".

Des soldats algériens pour le 14-Juillet

Par ailleurs, Laurent Fabius a répondu à la polémique sur la présence de soldats algériens lors du prochain 14-Juillet? "Oui, il y aura trois soldats algériens sur les Champs-Elysées le 14 juillet. Je ne vois pas pourquoi ça choque. C'est pour commémorer le sacrifice algérien lors de la Seconde Guerre mondiale", a-t-il répondu, balayant les critiques.

"Nous avons de très bonnes relations avec l'Algérie. Dans la lutte contre le terrorisme notamment, les Algériens sont très présents", a défendu Laurent Fabius.

S. C.