En Corse, Valls reste ferme face aux nationalistes

Pour son premier déplacement en Corse en tant que Premier ministre, Manuel Valls n'a pas cédé aux demandes des nationalistes ce lundi. Il est resté ferme, annonçant toutefois plusieurs mesures en faveur de l'île de Beauté.
> Une seule langue officielle, pas deux
Le Premier ministre a de nouveau rejeté les demandes des nationalistes corses de rendre la langue corse "co-officielle" avec le français et de créer un statut favorable de "résident" sur l'île, répétant qu'il s'agissait de "lignes rouges".
"La République a une seule langue officielle, le français, car elle est pratiquée par tous. Nous ne reviendrons pas bien sûr sur ce principe", même si elle "reconnaît, aussi, pleinement la langue corse, ciment de votre culture", a-t-il déclaré.
Près de 9 millions d'euros ont déjà été investis pour l'apprentissage de la langue corse. Mais Manuel Valls a néanmoins promis "un plan de formation" à destination des enseignants du premier degré "dès la rentrée prochaine", afin de mieux ancrer la filière bilingue dans chaque établissement scolaire. "Une vingtaine de postes y seront consacrés dans l’académie, sur une durée de six ans", a-t-il précisé.
> Inflexible sur le sort des "prisonniers politiques"
Le Premier ministre s'est montré inflexible en rejetant également les demandes les plus poussées du camp nationaliste, dont celle d'une "amnistie" pour ceux que Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni appellent les "prisonniers politiques".
"Respect de la loi, respect du principe d'humanité, voilà simplement mais fermement la ligne du gouvernement", a rappelé Manuel Valls, accordant toutefois des garanties dans d'autres domaines.
> Une Collectivité unique début 2018
Dans son discours devant l'Assemblée de Corse, le chef du gouvernement a confirmé la mise en place au 1er janvier 2018 d'une "Collectivité unique". Elle réunira "les compétences des Conseils départementaux et de la Collectivité territoriale de Corse" et siègera à Ajaccio.
"Son statut particulier et ses réalités territoriales seront encore mieux reconnues", a estimé le chef du gouvernement. "C'est une nouvelle page de la décentralisation et aussi la preuve que nous vous faisons confiance", a ajouté Manuel Valls.
La Collectivité unique sera aussi dotée d'une "chambre des territoires", basée quant à elle à Bastia.
> Favorable aux régimes fiscaux dérogatoires
Concernant l'arrêté Miot, le chef du gouvernement a également fait part de sa volonté de poursuivre les régimes fiscaux dérogatoires valables en Corse pour lutter contre la hausse des prix de l'immobilier local.
"Malgré la contrainte constitutionnelle, j'ai la conviction qu'une voie juridique existe pour prolonger le régime dérogatoire spécifique", a affirmé Manuel Valls, annonçant une prochaine "proposition solide" soutenue par le gouvernement.