EDITO - Démission de Collomb: "un scénario politique inédit et invraisemblable"
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Le baromètre des éditorialistes de BFMTV, après la démission de Gérard Collomb. - BFMTV
La démission de Gérard Collomb, finalement acceptée par Emmanuel Macron après un premier refus, dessine un scénario politique "hallucinant", selon nos éditorialistes.
La rupture est définitive, et la crise entière. Dans la nuit de mardi à mercredi, après un premier refus, Emmanuel Macron a fini par accepter la démission du ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. Son successeur n'est pas encore connu: Edouard Philippe assure l'intérim.

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"Le scénario politique est inédit et invraisemblable. A 0h15 on apprend qu'il n'y a plus de ministre de l'Intérieur et que Edouard Philippe assure l'intérim, puis ce mercredi matin, un tweet de Gérard Collomb sur l'arrestation de Rédoine Faïd! La seule bonne nouvelle c'est qu'il y a continuité de l'Etat, et que les forces de police poursuivent leur travail. Ce qu'on vit est hallucinant parce que l'autorité du président est défiée et mise en cause. Pourquoi a-t-il accepté la démission de Gérard Collomb au milieu de la nuit? Parce que la situation n'était plus tenable: un ministre de l'Intérieur qui est à l'extérieur, ça ne tenait plus. Ce n'est pas la première fois - souvenez-vous de Nicolas Hulot - mais là on parle du premiers des marcheurs, un père spirituel. La question qui se pose, c'est: pourquoi Emmanuel Macron n'a-t-il pas accepté tout de suite la démission de Gérard Collomb et fait un remaniement? Il fallait l'accepter pour couper la branche immédiatement. On se serait évité 10 jours de psychodrame politique. La passation de pouvoir qui a eu lieu avec Edouard Philippe s'est déroulée dans une ambiance froide: elle montre la tension entre Gérard Collomb et l'exécutif. Quant au nom de son successeur, cela peut prendre un peu de temps avant qu'il soit annoncé, notamment s'il y a jeu de chaises musicales au sein du gouvernement. Plusieurs noms sont cités: Jean-Yves Le Drian, Christophe Castaner – car ils sont proches d'Emmanuel Macron, et historiquement les présidents ont toujours placé des hommes de confiance à ce poste. Il pourrait également y avoir des surprises: on parle par exemple de François Molins."

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