Discours en corse: "Je suis tolérant à condition que la République soit respectée", dit Le Foll

Après le discours en corse de Jean-Guy Talamoni, devenu président du perchoir de la région Corse après les élections régionales, Stéphane le Foll, porte-parole du gouvernement, refuse de "faire monter le débat". "Je suis assez tolérant, à condition que les règles de la République soient respectées ensuite", affirme-t-il sur BFMTV et RMC.
Mais il avertit aussi que "si un jour ceux qui s'expriment en Corse voulaient remettre en cause ce qu'est la République aujourd'hui, et remettre en cause dans la République ce qu'est la Corse, ce serait alors un autre sujet".
"On voit bien le jeu politique de Talamoni"
"On connaît Jean-Guy Talamoni, c'est quelqu'un qui se revendique indépendantiste depuis longtemps", rappelle Stéphane Le Foll. Mais selon lui, "il faudrait rappeler à monsieur Talamoni qu'il a été élu avec 30 ou 35% des voix, et que donc environ 60% des Corses n'ont pas voté pour les nationalistes".
"On voit bien le jeu politique de Jean-Guy Talamoni, et le fait qu'il s'exprime en corse. A partir de là, l'Etat a à faire respecter ce qui est la loi et à travailler avec une collectivité territoriale pour faire en sorte de continuer à assurer la sécurité de tous les Corses, à éviter la violence et à assurer le développement économique de la Corse. C'est le message qu'a fait passer Manuel Valls".
Silence radio de l'exécutif
Les nationalistes ont pris le pouvoir jeudi en Corse avec l'accession de l'autonomiste Gilles Simeoni à la présidence du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale (CTC), le mini-gouvernement de l'île, et l'installation de l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni au perchoir de l'Assemblée de Corse.
Manuel Valls, qui rencontrera "prochainement" Gilles Simeoni, s'est entretenu avec lui par téléphone et a promis un "dialogue serein, constructif et apaisé". Malgré les demandes de certains responsables à droite et au Front national, aucun des membres de l'exécutif ne s'est exprimé publiquement après le discours de Jean-Guy Talamoni.