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Départ de Batho: "deux poids, deux mesures", pour Placé

Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, mardi soir sur BFMTV.

Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, mardi soir sur BFMTV. - -

Le départ de la ministre de l’Écologie, qui a critiqué mardi matin les coupes dans le budget de son ministère, n'est pas pour arranger les relations entre socialistes et écologistes au gouvernement. Réactions.

Jean-Vincent Placé: "invraisemblable"

"Quand j'entends le nombre d'âneries proférées par [le ministre du Redressement productif, ndlr] Arnaud Montebourg, je me dis que dans ce gouvernement, il y a deux poids, deux mesures!" Le président du groupe EELV au Sénat, Jean-Vincent Placé, n'a pas caché son agacement sur notre antenne après le départ forcé de Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, qui avait fustigé dans la matinée les coupes budgétaires dans son ministère.

"C'est une façon invraisemblable de régler le débat politique", a-t-il encore fustigé. Mardi matin, la ministre socialiste avait critiqué sur RTL un budget "mauvais" pour son ministère, dans les arbitrages réalisés par le gouvernement pour 2014. Elle avait été convoquée à Matignon dans l'après-midi.

Barbara Pompili: "Pas le casting qui prime"

Plus mesurée dans ses propos, l'homologue de Jean-Vincent Placé à l'Assemblée, Barbara Pompili, a pour sa part indiqué que son parti "s'attendait" à une telle sanction, après la critique exprimée par Delphine Batho.

"On lui disait qu'elle devait se battre contre de puissants lobbies. Elle a malheureusement pris trop tard la mesure de leur force, a-t-elle regretté. "Maintenant, on veut aller de l'avant, et que le gouvernement apporte des réponses écologiques fortes." Car ce qui prime, pour elle, "ce n'est pas le casting, mais l'orientation écologiste".

Pascal Durand: "Elle a eu raison de le dire"

Le secrétaire national d'EELV, Pascal Durand, a pour sa part regretté sur notre antenne que ce soit "le ministère de l'Ecologie" qui fasse "les frais à chaque fois des difficultés". Pour lui, Delphine Batho avait "raison de dire que le budget de l'écologie réduit de 7% alors qu'il est déjà très faible, c'est difficle à vivre pour un ministre".

Le gouvernement au soutien de Hollande

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a pour sa part invoqué la "cohérence de l'expression gouvernementale". "A partir du moment où Delphine Batho avait porté un jugement très négatif sur le budget, il y avait un problème évident", a-t-il justifié mardi soir sur i-Télé. Il a néanmoins assuré que le gouvernement voulait "contineur vers la transition écologique".

Une opinion partagée par Valérie Fourneyron. La ministre socialiste des Sports a indiqué que "le débat" devait "avoir lieu avant les arbitrages", puis que ceux-ci devaient être "appliqués".

A droite, on déplore une "triple peine"

A droite, le président de l'UDI et ancien ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a déploré mardi soir une "triple peine" dans ce départ forcé. "L'arbitrage" budgétaire qui lui a imposé des coupes, puis sa convocation dans l'après-midi "par tweet, au vu et au su de tous" et enfin son limogeage. "On confond inélégance et fermeté", a-t-il déploré.

Des regrets qu'il a également exprimés en "off" dans les couloirs de l'Assemblée, devant Barbara Pompili...

La candidate UMP à la mairie de Paris Nathalie Kosciusko-Morizet a pour sa part estimé que Delphine Batho s'était "battue contre un président de la République et un Premier ministre qui ne faisaient pas de l'écologie leur priorité".

Elle a rejoint Jean-Vincent Placé en soulignant que "de nombreux ministres, ces derniers mois" avaient "contredit le président de la République et le Premier ministre" et que "eux, on ne leur avait rien dit". "Pourquoi elle?", a-t-elle conclu.

Jean-Luc Mélenchon ironise

Le patron du Front de gauche s'est exprimé sur Twitter, raillant le limogeage de Delphine Batho, en filant la métaphore de son "capitaine de pédalo" et demandant à Cécile Duflot, ministre du Logement, de prendre position.

Duflot et #Batho montent sur un pédalo.#Batho est jetée à l'eau. Que fait #Duflot?
— Jean-Luc Mélenchon ! (@JLMelenchon) July 2, 2013

M. T.