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"Delphine Batho paie une erreur qui la dépasse"

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REVUE DE PRESSE - Avec le limogeage de Delphine Batho, les éditorialistes dénoncent ce mercredi le nouveau coup porté à l'écologie par François Hollande. Certains y voient aussi un avertissement adressé à un allié plutôt turbulent.

Le limogeage d'une seconde ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, après celui de Nicole Bricq qui avait été "réaffectée" en début de mandat, montre que François Hollande "n'a vraiment pas la main verte avec ses alliés gênants". Surtout, cette éviction démontre que "l'écologie n'est plus une priorité" estiment mercredi de nombreux éditorialistes de la presse quotidienne ce mercredi.

"Le chef de l'État décapite pour la seconde fois le ministère de l'Écologie", estime Yann Marec dans Le Midi Libre. Dans Libération, Nicolas Demorand fait chorus. "Après Nicole Bricq remerciée en quelques semaines, Delphine Batho, après quelques mois et sans vrai bilan, fait place à Philippe Martin qui gérera ces contradictions sur le fauteuil le moins durable du gouvernement". Le quotidien consacre sa Une au limogeage de l'ex-protégée de Ségolène Royal.

"Un test avec les écolos"

"François Hollande disait pendant la campagne qu'il voulait faire de la France 'la nation de l'excellence environnementale'. Il envoie pourtant cette fois, l'exact signal inverse", regrette Olivier Pirot dans La Nouvelle République du Centre Ouest.

Dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Pascal Coquis n'y va pas par quatre chemins: "Virer deux ministres de l'Ecologie en un petit peu plus d'un an n'est pas qu'un record, c'est une provocation en duel sur le pré au petit matin."

"Peut-être le Président a-t-il fini par comprendre qu'il peut tenir sa majorité sans dire oui à tout le monde. À tout le moins le test avec les écolos auxquels il a beaucoup donné sans rien recevoir est intéressant", s'amuse Hubert Coudurier dans Le Télégramme.

"Que dit la gauche du PS?"

"En coulant Delphine Batho, l'Elysée et Matignon adressent un avertissement à l'allié écolo qui, ces temps-ci, faisait entendre des états d'âme sur sa participation au gouvernement", juge Philippe Waucampt du Républicain Lorrain.

Sur le fond, dans Les Echos, David Barroux revient sur "cette mode qui veut que l'on confie à la même personne le soin de gérer l'écologie et l'énergie part d'un bon sentiment" et affirme que "défendre l'écologie, c'est condamner l'énergie".

De son côté, Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro profite de l'occasion pour revenir sur la rigueur. "Qu'a dit Delphine Batho, ex-ministre socialiste de l'Écologie? Que dit la gauche du PS? Que la politique engagée, et présentée avec beaucoup d'exagération comme la plus rigoureuse qu'on ait jamais connue, mène à une impasse."

Dans Ouest-France, Michel Urvoy estime que le départ de la ministre "est aussi un message politique du Président et du Premier ministre à leur majorité, aux autorités européennes et aux bailleurs internationaux qui douteraient de la rigueur annoncée. Delphine Batho paie une erreur qui la dépasse."

S. A. avec AFP