Corse : la fermeté du gouvernement

Les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Manuel Valls et Christiane Taubira, ont affiché aujourd’hui à Ajaccio la détermination de l'Etat à éradiquer le crime organisé en Corse, et appelé les insulaires à se mobiliser pour relever ce "défi"

Ils devaient se rendre en Corse à la fin du mois mais l’assassinat de Jacques Nacer a précipité leurs voyages. Dépêchés en urgence dès mercredi soir à Ajaccio, Manuel Valls et Christiane Taubira ont rencontré les chefs des services de sécurité et du parquet, ainsi que plusieurs élus. Jeudi, llors d'une conférence de presse commune, les deux ministres ont affiché fermeté et détermination.

Pas question pour le ministre de l’Intérieur de laisser perdurer une zone de non droit au sein du pays, "la Corse, c’est la France, la République. Pas un territoire à part où on accepterait les meurtres, la violence. Les Corses ont donc droit à l’action efficace de l’Etat". Le ministre a aussi annoncé des renforts dans les services de police et de gendarmerie.

Côté justice, la garde des Sceaux cible l’affairisme, "nous intensifions les moyens de détection d’activités économiques susceptibles de révéler des enrichissements sans cause. Et nous mobilisons tous les moyens de droit pour saisir ces avoirs criminels".

"La mafia est à l

Déjà le 22 octobre, Matignon avait annoncé dix mesures pour lutter contre le crime organisé dans l’île. Pour Jean-Marc Ayrault, il y a urgence, "la mafia est à l’œuvre en Corse. Et l’argent s’est emparé de tout. Donc il faut à tout prix mettre en œuvre les décisions que le gouvernement a pris il y a quelques semaines".

Certaines personnalités en Corse sont d’ores et déjà protégées par des mesures de sécurité rapprochée, a affirmé Manuel Valls. Il a ajouté que d’autres demandes en ce sens recevront un avis favorable.

Nicolas de Labareyre et Sébastien Savoye