Bernard Tapie : "Montebourg a une vision nord-coréenne de l'économie"

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Bernard Tapie, qui a jeté l'éponge vendredi pour le rachat des journaux du Groupe Hersant Médias (GHM, La Provence, Nice Matin...) ne reviendra pas sur sa décision. L'homme d'affaires, qui dénonce une ingérence de l'Etat dans les négociations par le biais d'Arnaud Montebourg, a déclaré qu'il ne ferait pas de nouvelle offre de reprise, précisant que son retrait était "définitif", alors que la famille Hersant espérait encore le voir revenir sur sa décision.
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"Que les choses soient claires : je n'y suis plus et je ne veux plus y être", a dit mardi Bernard Tapie dans une interview au Parisien. "Un ministre va-t-il continuer d'exproprier d'une entreprise des actionnaires qui ne lui plaisent pas ? Car c'est bien d'une expropriation dont il s'agit".
Selon Bernard Tapie, Arnaud Montebourg aurait fait pression sur Rossel, propriétaire en France de La voix du Nord, pour que celui-ci fasse une offre. Et l'homme d'affaire de rapporter une discussion que le DG de l'éditeur belge aurait eu au téléphone avec celui d'Hersant, en sa présence, au cours de laquelle il aurait déclaré qu'Arnaud Montebourg l'avait "harcelé" pour le convaincre, lui promettant que "BNP Paribas paierait à 100%".
Hersant souhaite que Tapie revienne sur sa décision
"Quand une entreprise sollicite l'Etat, il est normal que le gouvernement s'en mêle. Mais en l'occurrence, GHM ne doit pas d'argent à l'Etat", s'est étonné Bernard Tapie. "Il est incompréhensible qu'un ministre face du forcing. Montebourg veut choisir les entreprises, les plans d'action. C'est une vision nord-coréenne de l'économie", s'est-il indigné.
Dimanche, le DG de GHM a assuré dans un entretien au Figaro.fr que la famille Hersant, qui était alliée à Bernard Tapie, souhaitait son retour dans l'offre de reprise initiale. "Je demande au conciliateur Christophe Thévenot de solliciter Bernard Tapie pour qu'il revienne sur son retrait", a déclaré Dominique Bernard, se disant à l'époque "confiant".
Vendredi, quelques minutes avant que Bernard Tapie ne signe avec les banques et la famille Hersant la reprise du groupe éponyme, Rossel a présenté une offre de dernière minute qui a retenu l'attention de BNP Paribas, chef de file du pool de banques créancières de GHM qui leur doit 215 millions d'euros.
GHM estime aujourd'hui que l'offre Rossel "ne répond pas aux modalités fixées par les banques", et a qualifié le comportement de Rossel d'"inélégant" tout en s'interrogeant sur "la stratégie de BNP Paribas" dans cette affaire.