BFMTV
Gouvernement

Affaire Cahuzac: ambiance électrique à l'Assemblée

Jean-Marc Ayrault s'est défendu vigoureusement lors des questions au gouvernement, ce mercredi 3 avril.

Jean-Marc Ayrault s'est défendu vigoureusement lors des questions au gouvernement, ce mercredi 3 avril. - -

Près de 30 minutes des questions au gouvernement ont été consacrées uniquement à l'affaire Cahuzac. Trente minutes pendant lesquelles Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici ont défendu leur position de façon virulente, devant des députés de l'opposition déchaînés.

Fait rare à l'Assemblée nationale: mercredi, les 30 premières minutes des questions au gouvernement ont été consacrées uniquement à l'affaire Cahuzac. En tout, cinq questions ont été posées sur le sujet. Dans une ambiance électrique, les ministres ont dû se justifier et défendre leurs positions. Retour sur les temps forts de ces questions au gouvernement.

> Ayrault: "Croyez-vous vraiment que nous ayons un doute?"

Les questions au gouvernement ont commencé avec une prise de parole de Bernard Accoyer. "Ici même le 5 décembre, votre ministre du Budget a menti", attaque le député de l'UMP, ancien président de l'Assemblée, avant de questionner, "quelles conséquences tirez-vous pour votre gouvernement et pour vous-même de l'affaire Cahuzac?".

Et Jean-Marc Ayrault de lui répondre, combatif, devant les députés agités: "Croyez-vous vraiment que nous ayons eu un doute? Comme nous vous étiez attaché à la présomption d'innocence. Nous avons cru à la parole de cet homme qu'il n'a pas respectée", a poursuivi le Premier ministre, au lendemain d'une explication télévisée, sur France 2.

"Notre conception n'est pas celle de polices parallèles, d'officines, d'écoutes illicites. Notre conception, c'est le respect de l'Etat de droit, le respect de l'indépendance et de la justice. Jérôme Cahuzac est face à sa conscience mais aussi face à la justice qui décidera de son sort", conclut Jean-Marc Ayrault.

> Moscovici: "J'ai travaillé au service de la vérité, et j'en suis fier"

C'est ensuite le chef des députés UMP, Christian Jacob, qui interpelle le ministre de l'Economie et des finances Pierre Moscovici. "Oui ou non, l'administration fiscale a-t-elle été instrumentalisée par Pierre Moscovici pour étouffer cette affaire?", questionne Christian Jacob. "Vous ne pouvez pas vous dérober", lance-t-il.

Pierre Moscovici lui répond énergiquement. "Si vous voulez à tout prix chercher une mise en cause, vous frappez à la mauvaise porte, dit-il. Car nous n’avons rien cherché à blanchir, couvrir, excuser ou innocenter. Au contraire! Cette administration et moi-même avons été constamment au service de la vérité, et j’en suis fier", s'exclame le ministre, visiblement en colère. Applaudissements sur les bancs socialistes.

> Taubira: "l'action individuelle d'un ministre"

Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici laissent ensuite le micro à Christiane Taubira, ministre de la Justice, qui répond notamment à François de Rugy, président du groupe écologiste à l'Assemblée.

La garde des Sceaux souligne des "actes graves, extrêmement difficiles pour tous les républicains", mais qui sont d'abord "l'action individuelle d'un ministre qui avait signé une charte de déontologie". Puis Christiane Taubira, d'un ton plus énergique, rappelle que "cette affaire illustre le respect des engagements du président de la République: pas d'instruction individuelle, c'est-à-dire pas d'ingérence, pas d'intrusion, ni de délocalisation".

Après une demi-heure de séance, la députée socialiste Monique Iborra pose une question sur l'accord sur l'emploi. La "séquence Cahuzac" est terminée.


A LIRE AUSSI:

>> Cahuzac: le compte en Suisse identifié dès 2008?

>> Affaire Cahuzac: la pression s'accentue sur Pierre Moscovici

A.K.