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"Son tour viendra": le RN ne votera pas la censure contre François Bayrou promise par la gauche sur les retraites

Les députés Marine Le Pen et Sébastien Chenu (RN) à l'Assemblée nationale le 17 juin 2025

Les députés Marine Le Pen et Sébastien Chenu (RN) à l'Assemblée nationale le 17 juin 2025 - ALAIN JOCARD / AFP

Le vice-président du RN, Sébastien Chenu, acte que les députés du parti d'extrême droite ne voteront pas la motion de censure souhaitée par la gauche après l'échec du conclave sur les retraites lancé par François Bayrou.

Cette décision ne faisait guère de doute, mais elle a le mérite d'être désormais officielle. Le Rassemblement national ne votera pas la motion de censure promise par la gauche sur les retraites, indique le vice-président du parti d'extrême droite, Sébastien Chenu, ce mercredi 25 juin sur France Inter.

"Le rendez-vous de la censure, c'est à l'automne, c'est au moment du budget. François Bayrou, son tour viendra (...) Il devrait prendre cette non-censure comme un véritable avertissement", explique le député du Nord.

L'enjeu est simple: sans les voix du RN, la motion de la gauche ne peut être adoptée. Sauf revirement du côté de l'extrême droite, cette initiative parlementaire, voulue comme une réponse à l'échec du conclave sur les retraites et au flou régnant sur l'organisation d'un débat au Parlement, devrait donc échouer.

"Coup pour rien"

"Une censure aujourd’hui ça n’abrogerait pas la réforme des retraites. C’est cela le problème", se justifie Sébastien Chenu, dont le parti est contre la retraite à 64 ans, décrivant la motion souhaitée par la gauche comme un "coup pour rien".

"Nous on se pose la question: quel est le gain pour les Français? (...) Or, à part le bazar avant l’été, il n’y a pas de gain. Alors qu’au moment du budget, à l’automne, nous allons pouvoir demander à François Bayrou de bouger des lignes, que ce soit sur l’énergie ou la politique migratoire", ajoute-t-il.

Mais le RN est-il vraiment prêt à censurer le Premier ministre dans les prochains mois sir la copie du gouvernement ne lui convient pas? Le sujet est sensible. En effet, le renversement du gouvernement pourrait conduire à une nouvelle dissolution d'Emmanuel Macron, à bientôt un an des dernières élections législatives.

Or, Marine Le Pen ne pourrait prendre part à cette échéance, après sa condamnation pour détournement de fonds publics, en première instance, à une peine d'inéligibilité avec exécution provisoire dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Front national.

En public, le RN promet cependant qu'il est prêt à passer à l'action si nécessaire. "On ne s'interdit rien et on ne s'interdira rien", a insisté Jordan Bardella, le président du parti, ce mardi lors d'un déplacement à Paris.

La gauche, elle, a anticipé cette décision que le RN laissait entendre depuis plusieurs jours. Ainsi, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a promis que la motion de censure serait "l'heure de vérité", assurant sur France 2 ce mercredi: "On verra à ce moment-là, définitivement peut-être, si le Rassemblement national est aujourd’hui la béquille de la macronie."

Baptiste Farge