BFMTV
Rassemblement national

Bureau exécutif du FN: "J'ai encore la tête sur les épaules", affirme Jean-Marie Le Pen

L'avenir du fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, au sein du parti, a été étudié ce jeudi par le bureau exécutif. L'intéressé s'est exprimé directement au sortir de son audition.

Il souhaite "la réunification active du FN". Mais se montre toujours autant déterminé. Le fondateur et président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a été auditionné pendant près de trois heures, ce jeudi, devant le bureau exécutif de sa formation, qui a pour mission de décider de son sort et de mettre un terme à une crise ouverte depuis cinq mois qui parasite la vie du parti.

Si aucune décision n'est tombée, celui que d'aucuns surnomment le "Menhir" a employé un ton volontairement apaisant à la fin de cette journée. Affirmant qu'il a "encore la tête sur les épaules", Jean-Marie Le Pen a déclaré vouloir "la réunification du FN" avant d'appeler ouvertement au dialogue avec la présidente du parti, sa fille, Marine Le Pen.

Mais il s'est également montré toujours autant déterminé, en fonction de ce qui pourrait être décidé contre lui. "On attend les décisions de ce bureau, à partir de là, on déclinera nos réactions", a-t-il ainsi annoncé, avant d'ajouter: "je ne demande pas l'indulgence, je demande la justice."

Déclaration préliminaire

Avant son audition, Jean-Marie Le Pen avait débuté la journée de manière bien plus acrimonieuse, à l'aide d'une déclaration préliminaire dans laquelle il fustigeait "l'incompétence" du bureau exécutif pour le juger.

"Je ne suis pas un membre ou un cadre, ni même un cadre supérieur ou un dirigeant du Front national comme un autre, puisque ma situation statutaire relève d'une décision de l'Assemblée générale des adhérents", avait-il fait valoir. 

Jean-Marie Le Pen a également pointé le manque d'"indépendance" du bureau exécutif. "Je conteste la qualité de ceux des membres du bureau exécutif qui sont, par ailleurs, ou même qui ont été, salariés par le Front national. Il est évident que leur situation de salariés, en les rendant hiérarchiquement tributaires de la présidente (...) ne leur permet pas de juger en toute liberté", a-t-il ainsi estimé, cité comme exemple le cas de Wallerand de Saint-Just, "qui a été mon avocat". 

Enfin, Jean-Marie Le Pen attaque le bureau exécutif sur la répétition des instances, estimant qu'il a déjà prononcé une décision le 4 mai dernier, qu'elle a été refusée par la justice, et que le bureau exécutif ne peut donc pas se réunir à nouveau pour les mêmes faits. 

Une surprise à venir? 

Selon nos informations, le vice-président du FN, Louis Aliot, aurait envoyé un SMS à Marie-Christine Arnautu, également membre du bureau exécutif, lui disant qu'il votera "contre l'exclusion" de Jean-Marie Le Pen du parti.

Par ailleurs, selon des proches du président d'honneur du Front national, il y aurait des dissensions au sein même du bureau exécutif. "Il va y avoir des surprises", assure ainsi un membre de son entourage.

A.S.