BFMTV
Rassemblement national

A Sciences Po, le FN se rebaptise "section Jean-Moulin" et fait grincer des dents

placeholder video
Le choix des étudiants FN de Sciences Po, salué par Florian Philippot, ne passe pas auprès des jeunes socialistes.

Depuis sa reconnaissance officielle en tant qu'association, la section FN de Sciences Po ne manque pas de faire parler d'elle. Lundi, elle a fait savoir par un communiqué qu'elle se rebaptisait "section Jean-Moulin", du nom du préfet résistant et président du Conseil national de la Résistance. "En prenant ce nom de baptême, le FN Sciences Po espère ainsi honorer la mémoire de ce serviteur exceptionnel de la France et méditer son exemple", écrit le FN dans un communiqué. 

Une initiative saluée sur Twitter par le vice-président du FN, Florian Philippot. De son côté, plusieurs étudiants de la section PS de Sciences Po ont ouvert une pétition en ligne pour protester contre cette décision. "L'héritage de Jean Moulin, celui de la Résistance, est un héritage partagé, un héritage républicain dont ne peut se prévaloir le FN", écrivent les étudiants socialistes. "Nous refusons de voir et d’entendre le FN mener son double-jeu habituel: refuser son héritage et en revendiquer un autre pour mieux asseoir ses idées et valeurs nauséabondes."

Une photo de Léon Blum

"Cette pétition me fait doucement rire", répond Thomas Laval, président de la section FN de Sciences Po. "Le PS a plutôt intérêt à déployer son énergie pour lutter contre la loi El Khomri qui précarise les salariés, plutôt que de lancer une pétition qui n'aboutira pas à grand-chose".

En février, au début de la contestation de la loi El Khomri, les mêmes étudiants frontistes - qui revendiquent "une quinzaine" de militants - s'étaient fait remarquer en diffusant une photo de Léon Blum. Attaché à la photo, on pouvait lire le message: "Le parti des ouvriers, des salariés, des petits et des sans-grades, c'est nous !". 

"Il ne s'agit pas d'un appel du pied aux sympathisants de gauche, on estime que le Front populaire et les acquis sociaux font consensus dans la société française", estime Thomas Laval, qui réfute toute "démarche politicienne".

Argument balayé par Paul Bonmartin, du PS à Sciences Po et cosignataire de la pétition. "Ils veulent faire le buzz parce qu'ils ont du mal à exister, vu que la loi El Khomri est déjà contestée par une partie de la gauche à Sciences Po". Les signataires, dont notamment une membre de l'UDI, ont rassemblé 726 soutiens lundi après-midi. Ils réclament désormais le changement de nom de la section FN de l'école.

https://twitter.com/ariane_k Ariane Kujawski Journaliste BFMTV