Feu vert définitif du Parlement au projet de réforme de la justice

Nicole Belloubet le 3 juillet 2018 à l'Assemblée. - Eric FEFERBERG / AFP
Peu avant 1 heure du matin, dans la nuit de lundi à mardi, les députés de l'Assemblée nationale ont adopté par 31 voix contre 11 le projet de réforme de la justice. Ce texte prévoit notamment la création d'un parquet antiterroriste, la fusion des tribunaux d'instance et de grande instance, ou une nouvelle échelle des peines. L'adoption du projet de loi organique, un texte technique qui lui est associé et nécessite une majorité absolue des suffrages se fera mercredi dans les salons de l'Assemblée.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a défendu à nouveau devant les députés une réforme "ample et ambitieuse". Elle a reconnu ne pas avoir "apaisé toutes les craintes" sur ce texte, mais s'est refusée au "statu quo", mettant notamment en avant la demande des justiciables d'une justice "plus lisible, plus rapide" et plus protectrice.
Examen à "marche forcée"
Les députés d'opposition sont revenus à la charge contre un texte qui aboutira à une justice "moins en proximité, moins au service de nos concitoyens", selon Les Républicains. Ils ont essayé à nouveau en vain lors de cette ultime lecture de revenir sur plusieurs dispositions clé, comme la réforme par ordonnance du texte fondateur de la justice des mineurs qui date de 1945.
Philippe Gosselin (LR), qui a déploré un dernier examen "à marche forcée" a dénoncé avec "force" ce recours aux ordonnances qui avait "enflammé" les débats en première lecture et David Habib (PS) évoqué une "habilitation trop floue", au delà "du choc" de la réforme annoncée par la ministre à la surprise générale.
Nicole Belloubet a, elle, mis en avant "une forte attente des professionnels" sur l'ordonnance de 1945 et la "volonté" du gouvernement d'aboutir à une réforme "avec un double objet: codifier d'une part et ensuite rénover là où ça nous apparaîtra nécessaire".