Festival des régions à l'Assemblée nationale

Le débat sur la réforme territoriale est l'occasion de s'exprimer dans sa langue régionale pour certains députés. - © Philippe Huguen – AFP
La réforme territoriale avec sa carte des 13 nouvelles régions devrait être adoptée, mercredi soir, par l'Assemblée nationale en dépit d'ultimes tentatives des élus mécontents, particulièrement d'Alsace, pour la modifier.
Les députés ont repris les débats mardi soir en seconde lecture et ont poursuivi tard dans la nuit leurs échanges. Le gouvernement avait présenté au printemps une première carte à 14 régions, supprimée par le Sénat en première lecture puis rétablie mais à 13 régions par l'Assemblée en juillet.
En seconde lecture fin octobre, le Sénat a porté cette carte à 15 régions, mais les députés sont revenus en commission sur ces modifications la semaine dernière à l'initiative du groupe socialiste en fusionnant de nouveau l'Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardennes, ainsi que le Languedoc-Roussillon avec Midi-Pyrénées.
Un proverbe en picard
Et dans un débat sur les régions, les langues locales sont de rigueur. Le député socialiste de la Somme, Pascal Demarthe, a ainsi défendu, mercredi, la fusion de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais en expliquant qu'ils avaient une identité commune. Et de développer la proximité du ch'timi et du picard.
Pour conclure, il a cité un proverbe en picard avant de traduire: "Si tous les gens pouvaient s'arranger ensemble il ne faudrait pas tant de maisons".
De l'alsacien dans le texte
Les députés UMP alsaciens ont brièvement déployé mercredi après-midi dans l'enceinte de l'Assemblée une banderole pour protester contre la création de la grande région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, avant d'être évacués par des agents.
Les 13 députés alsaciens de l'opposition (sur 15) protestent vigoureusement depuis mardi soir contre la fusion de leur région avec Champagne-Ardenne et Lorraine. "Les Alsaciens se souviendront que c'est un gouvernement de gauche qui a fait disparaitre leur région", avait lancé Laurent Furst mardi soir dans l'hémicycle. "Rayer l'Alsace de la carte des régions françaises, quel que soit le vocabulaire employé, c'est effacer une partie de la mémoire de notre pays", avait ajouté son collègue André Schneider.
Un député UMP Antoine Herth avait même provoqué un incident en contractant le nom de la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine en "Arschloch" (ou "trou du cul" en allemand et en alsacien).
"Il n'existe qu'un peuple, c'est le peuple français"
Bernard Cazeneuve a expliqué que la réforme ne visait pas à effacer les identités régionales. Et après avoir entendu de nombreux députés parler du "peuple" breton normand ou encore alsacien, il a voulu rappeler: "Il n'existe qu'un peule, c'est le peuple français ".