Européennes : le grand recyclage à droite comme à gauche

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Ou recyclons-les battus ! C'est le slogan que pourrait adopter l'UMP. Qui est pressenti pour mener la liste dans le sud-ouest ? L'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie battue aux législatives. Jugée plus capée que l'eurodéputé Alain Lamassourre qui est pourtant un expert des questions européennes. Dans l'est, Nadine Morano veut être chef de file. Ancienne ministre, elle a aussi été battue aux législatives. L'eurodéputé Arnaud Danjean se met en travers de sa route ! En coulisses à l'UMP, certains s'énervent.
Alain Juppé trouve pitoyable que les élections européennes servent aux recasages. Un député me confie : « Quel signal on envoie ! Ce serait bien que le parti montre qu'il s'intéresse à l'Europe en mettant en avant des jeunes qui connaissent le sujet ! Cela dit, d'autres élus trouvent normal de promouvoir d'anciennes ministres "à cause de leur notoriété" ». Le problème c'est que le parti socialiste est frappé du même syndrome. Et en plus les têtes de listes ne sont pas connues, à part Vincent Peillon dans le sud-est.
Quel critère a été retenu pour être tête de liste socialiste pour les européennes ?
Le fait du prince ! François Hollande a imposé le président de la région Limousin dans le Centre. Et le copinage ! Dans le sud-est, aucun élu de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur n'est en position éligible. La place de numéro 3 a été donnée à un proche de Manuel Valls parachuté depuis Paris. Emmanuel Maurel, le patron de l'aile gauche du PS est tête de liste dans le Finistère alors qu'il est actuellement conseiller régional d'Ile-de-France ! Les parachutages passent mal, les choix aussi. Les militants socialistes ont approuvé les listes en traînant les pieds. La direction du parti est très critiquée. « Il ne faudrait pas que nous n'ayons que des petits arrangements comme façon de faire de la politique ! », m'a dit en coulisses un sénateur socialiste.
C'est incroyable ! Mais pourquoi un tel manque de cohérence à l'UMP et au PS ?
Le scrutin ne fait pas rêver les français : 60% d'abstention en 2009 ! Donc peu d'élus emblématiques intéressés. Et les places sont chères. 74 députés européennes pour la France, 8 régions, ça fait 9 élus à la proportionnelle par région. Donc, selon un député UMP, soit « on recycle les vieilles ferrailles », soit on mise sur les eurodéputés sortants. Mais ce n'est pas le choix que s'apprête à faire l'UMP. A propos quel est le programme du PS et de l'UMP pour cette élection ? Il n'y en a pas ! Ou on le connaîtra au dernier moment ! Stratégie suicidaire face à un Front National qui se voit premier parti de France aux européennes.