Reprise du chantier de l'A69: Marine Tondelier dénonce "la malhonnêteté politique dans ce projet"

C'est une décision qui provoque la colère de Marine Tondelier, secrétaire générale des Écologistes. La cour d'appel administrative de Toulouse a autorisé ce mercredi 28 mai la reprise du chantier de l'autouroute A69, entre Toulouse et Castres.
La justice se prononçait sur un recours en urgence déposé par l'État, visant à redémarrer ce chantier de 53 kilomètres. Elle doit encore trancher sur le fond de ce dossier dans plusieurs mois, ce qui fait réagir Marine Tondelier sur BFMTV.
"Je suis pour le vivant et l'avenir de nos enfants"
"J'ai du mal avec la manière dont sont écrites les lois dans ce pays. Elles permettent la reprise de travaux sur des projets dont on ne sait toujours pas s'ils sont légaux", selon la cheffe des Écologistes.
"J'ai vu quelques politiques, pendant la suspension des travaux, dire 'il ne faut pas suspendre, il faut aller au bout car maintenant on a fait la moitié des travaux'", déplore-t-elle. Selon Marine Tondelier, "ils se sont dépêchés" de faire des travaux pour ensuite dire "maintenant qu'ils sont commencés, il faut les terminer".
"Nous, depuis le début, on dit 'on doit s'assurer de la légalité du projet (...) pour commencer les travaux", se défend-elle sur notre antenne, pointant de la "mauvaise foi" et de la "malhonnêteté politique dans ce projet".
"Je ne suis pas contre l'A69, je suis pour le vivant et l'avenir de nos enfants", déclare Marine Tondelier, pointant un projet "qui va prendre 360 hectares de terres agricoles et qui va causer la destruction de 116 espèces protégées".
Le 27 février dernier, le tribunal de Toulouse a suspendu le chantier de l'autoroute, entamé en 2023, évoquant une "raison impérative d'intérêt public majeur (RIPM)". Mais, le 21 mai, le rapporteur public s'était dit, lui, favorable à la reprise du chantier, estimant que les villes de Castres, Mazamet et Toulouse devaient "par nature être reliées par des infrastructures routières rapides".
Une décision qui intervenait six jours après l'adoption au Sénat d'un texte pour tenter d'obtenir la reprise du chantier. L'Assemblée nationale prendra le relais le 2 juin à l'initiative des députés du Tarn Marie-Lise Housseau et Philippe Folliot.
L'objectif de leur démarche: permettre aux parlementaires de "reprendre la main" et faire "valider" par la loi deux arrêtés relatifs à l'autorisation environnementale du projet.
Depuis le début des travaux, des militants écologistes ont occupé des arbres et tenté d'installer des ZAD ("zones à défendre") sur le tracé de l'autoroute. Ces activistes ont appelé à une nouvelle mobilisation les 4, 5 et 6 juillet. Ils estiment que la zone n'est pas enclavée et que, si cela était le cas, une autoroute n'est pas une garantie de désenclaver la région. Les partisans de l'A69 ont aussi organisé des manifestations ces derniers mois, avec pour slogan "A69, on finit!".