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GRAND ANGLE - Gaspard Gantzer, l'ombre du président

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Il est toujours à deux pas du président de la République. A seulement 36 ans, Gaspard Gantzer est le conseiller en communication de François Hollande. Et son influence est grandissante. Au point même de faire jaser certains, notamment parmi les ministres... Grand Angle - BFMTV s'est intéressé à cette figure incontournable du pouvoir.

A seulement 36 ans, il est devenu un personnage incontournable de l'Elysée. Gaspard Gantzer est depuis le mois d'avril 2014 chargé du pôle communication de la présidence de la République, directement nommé par François Hollande, en remplacement d'Aquilino Morelle.

Une communication bien verrouillée

En seulement un an et demi, ce haut-fonctionnaire a su se construire une place prépondérante auprès du chef

de l'Etat: présent à tous les déplacements officiels, et facilement identifiable, "GG" - comme d'aucuns le surnomment - fait écran entre les médias et l'actuel locataire de l'Elysée.

"C'est lui qui fournit à l’ensemble de la presse ce qu’on appelle les éléments de langage", précise notre journaliste politique Jérémy Borssard. "Quand on veut savoir que pense le président, c’est Gaspard Gantzer qu’on appelle. Il centralise, pour ne pas dire verrouille, la communication", poursuit-il.

Omniprésent

Efficace et jugé réactif face à toutes les sollicitations, Gaspard Gantzer est partout. Ce qui n'est pas sans agacer certains, notamment parmi les rangs des ministres, qui fustigent l'omniprésence du jeune prodige. En cause? Un documentaire, Un temps de président, réalisé par Yves Jeuland, et regardé par plus deux millions et demi de téléspectateurs au cours de sa diffusion la semaine passée. Un film où le conseiller en communication est à deux doigts de voler la vedette à François Hollande, tant il apparaît souvent à l'écran...

"Gaspard est aussi un personnage, parce qu’il a une présence, un physique, une rapidité, une voix qui porte", justifie à ce titre Yves Jeuland, rencontré par nos équipes. Le communicant Philippe Moreau-Chevrolet a une toute autre vision de cette séquence: 

"François Hollande, c'est la star hollywoodienne qui se fait dépasser par le second rôle Gaspard Gantzer, dans un film où il est censé crever l’écran", juge-t-il. Une "disparition" qui serait plutôt imputable à la personnalité même du chef de l'Etat, plutôt qu'à son conseiller.

La personnalité de François Hollande en cause?

François Hollande "n’aime pas les médias, ne veut pas dire qui il est" et aurait tendance à mal communiquer avec les Français, selon les dires de cet expert en communication. Tant que le président de la République "ne racontera pas d'histoire, il va disparaître". Au profit de Gaspard Gantzer, dans cet exemple très précis.

Un parcours brillant

Maintenant que l'homme de l'ombre est clairement sous les projecteurs, il se fait plus discret. Refuse de dire qu'il est, et de parler de son rôle. Avant le documentaire d'Yves Jeuland, le parcours de Gaspard Gantzer pouvait ressembler à un sans faute: Sciences Po, l'ENA. Et directement de grandes responsabilités, qui ont débuté au ministère du Travail, puis à la Mairie de Paris.

Christophe Girard, alors adjoint à la culture de Bertrand Delanoë, lui propose de devenir son directeur de cabinet. Il le décrit comme quelqu'un "d'ambitieux de la bonne manière" et "totalement dans son époque".

Des décisions nettes et rapides. C’est la marque de fabrique, qui va lui permettre de gravir très vite les échelons et de rejoindre ensuite le cabinet de Laurent Fabius au Quai d’Orsay. Avant que son nom soit soufflé en avril 2014 pour remplacer Aquilino Morelle.
Jé. M. | Reportage vidéo: Nicolas De Labareyre & Sophie Herbé