Présidentielle: 80% des 18-30 ans envisagent d'aller voter, malgré un sentiment d'oubli de la classe politique

Des enveloppes électorales - Image d'illustration - -
Une nouvelle fois, l'électorat jeune aura un poids conséquent dans la course à l'Élysée. Selon les chiffres de l'INSEE, lors de la dernière élection présidentielle de 2017, ils étaient 75% des 25-29 ans à avoir voté à au moins l'un des deux tours du scrutin (58% aux deux tours), un chiffre qui frôle les 80% en ce qui concerne la tranche d'âge allant de 18 à 24 ans (où 62,4% des inscrits se sont déplacés aux urnes à deux reprises).
En 2022, la tendance reste identique. Selon un sondage Ipsos - Sopra Steria pour la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) dont les conclusions ont été dévoilées dans Le Parisien ce mercredi, 8 jeunes sur 10 âgés de 18 à 30 ans envisagent de se rendre dans l'isoloir le 10 avril prochain. Dans le détail, 49% se disent "certains" d'aller voter tandis que 31% se déplaceront "probablement".
Désamour
Pourtant, cette enquête illustre également le fossé de plus en plus profond qui sépare les jeunes et les responsables politiques. Toujours selon ce sondage, la grande majorité des interrogés, 66%, pensent que ceux-ci s'intéressent peu, voire pas du tout, aux préoccupations des jeunes. De cet état de fait découle une autre statistique, 57% des sondés déplorent l'absence de leurs préoccupations dans la campagne.
Parmi les sujets qu'ils souhaiteraient voir mis plus en avant: les violences faites aux femmes à 68%, les inégalités sociales à 67%, la lutte contre les discriminations à 62%, l'enseignement supérieur à 62% ou encore l'environnement et le climat à 61%, liste le quotidien francilien. Parmi les sujets les moins cités, reviennent les retraites ainsi que la dette de l'État.
Le constat de ce désintérêt pour leurs préoccupations, quels que soient les candidats et les partis politiques, l'omniprésence des thèmes de l'immigration ou de la sécurité fatiguent les jeunes", assure dans les colonnes du Parisien Pierre Mayaux, président de la FAGE.
50 propositions
De plus, cette enquête met également en avant d'autres préoccupations majeures: le budget et la psychologie, deux points aggravés par la crise du Covid-19. De fait, 58% des sondés assurent avoir eu des difficultés financières pour manger sainement, contre 47% en 2012, pour acheter des vêtements convenables (50%), payer leur loyer (46%) ou pour certains actes médicaux (39%).
Comme solution, la FAGE propose aux candidats un document nommé "50 propositions pour la jeunesse de demain" dans lequel figurent, entre autres, les propositions de "réformer le système des aides sociales" et de "faciliter et favoriser l’accès à la santé pour toutes et tous.