Municipales: la soirée électorale en 6 images

La soirée électorale de dimanche a été marquée par plusieurs images fortes: François Bayrou ému, Marine Le Pen qui apprend en direct la victoire de son camp à Hénin-Beaumont... Stephen Bunard, synergologue, les analyse pour BFMTV.com.

Dimanche avait lieu le premier tour des élections municipales. Si les électeurs ne se sont pas déplacés en nombre, les hommes et femmes politiques ont fait leur traditionnel tour des plateaux télés. Le FN de Marine Le Pen, en forte progression, y tenait une bonne place tout comme Alain Juppé réélu dès le premier tour. Stephen Bunard, synergologue et auteur de "Leurs gestes disent tout haut ce qu'ils pensent tout bas" (First), analyse pour BFMTV.com les six images fortes de la soirée.

> Alain Juppé, une vraie et profonde satisfaction

(crédit photo: Jean-Pierre Muller-AFP)

Le maire de Bordeaux a été réélu dès le premier tour. Dimanche soir, il été radieux. Alain Juppé aurait pu afficher "un sourire de circonstance", estime Stephen Bunard, mais ce n'était pas le cas: "Quand on divise son visage en deux, on remarque que la partie gauche est plus souriante. C'est la partie [du visage] la plus intime, la plus cachée."

Selon le synergologue, cela signifie qu'au fond de lui, Alain Juppé était encore "plus heureux que ce qu'il laissait voir". "Il avait une vraie satisfaction, qui a tendance à l'humaniser", estime Stephen Bunard, qui ajoute que le maire de Bordeaux a encore du plaisir à la "joute électorale", même quand celle-ci est largement gagnée.

> Marine Le Pen contient sa joie

(crédit photo: Capture France 2)

Dimanche soir, Marine Le Pen a appris en direct sur le plateau de France 2 la victoire du candidat FN à Hénin-Beaumont. Une bonne nouvelle de plus pour la présidente du parti frontiste dans une soirée déjà très satisfaisante pour elle. "Quand vous vous mordillez la lèvre inférieure, cela signifie que vous tentez de maîtriser les émotions qui vous traversent", explique Stephen Bunard. En l'occurrence, Marine Le Pen était, à ce moment là, joyeuse: "C'est un vrai sourire, avec les yeux souriants." Là, "Marine Le Pen ne voulait pas trop en faire, elle voulait une victoire en chantier et non pas en chantant", analyse le synergologue.

> Mennucci sans espérance

(crédit photo: Capture LCI)

Patrick Mennucci a tiré de nombreuses fois la langue lors de son allocution. "C'est un signe qui marquait son état de tension", estime Stephen Bunard. Le candidat PS à la mairie de Marseille n'a fini que troisième à l'issue du premier tour: "Il se sentait mal", estime le synergologue. "[Le socialiste] parlait d'espérance, mais il n'en a pas une once": la moue à la fin de son discours le prouve. Selon le spécialiste, Patrick Mennucci "a enfoncé son résultat", il "a lu un texte, il n'était pas dans l'émotion". "Il n'était pas naturel", conclut Stephen Bunard, qui estime que le socialiste a agi en "politique classique" dans des circonstances qui demanderaient beaucoup plus.

> Bayrou et sa très grande émotion

(crédit photo: BFMTV)

Arrivé en tête avec 41,85% des voix au premier, François Bayrou est en bonne position pour se faire élire à Pau. Un résultat qui l'a visiblement ému. Le leader centriste "a, lors de son allocution, sorti sa langue au moment d'annoncer son score, comme pour se délecter du résultat", explique Stephen Bunard.

Selon le spécialiste, François Bayrou a essayé de cacher ses sentiments avec un sourire, le "meilleur masqueur émotionnel": mais "sa voix s'est étranglée et, comme un petit garçon, il s'est accroché au micro que posait un journaliste devant lui pour se donner de la contenance." Stephen Bunard ajoute que c'est un vrai "moment d'émotion, il y a beaucoup de mouvements de sourcils, il y a quelque chose de libératoire dans son gros score."

> Najat Vallaud-Belkacem, véritablement atteinte

(crédit photo: Capture France 2)

Les téléspectateurs ont tous remarqué le regard très dur de Najat Vallaud-Belkacem lors de l'entrée de Marine Le Pen sur le plateau de France 2. "Mais plus que le regard, ce qui compte c'est le relachement de la paupière inférieure [de la ministre] à ce moment là", indique Stephen Bunard. "Cela indique qu'elle a ressenti un mal-être."

Pour le spécialiste cela signifie que Najat Vallaud-Belkacem était sincère quand elle a dit que le score du FN l'a atteinte: "Elle le vivait mal intérieurement, on peut lui donner du crédit pour cela."

> Jean-Marc Ayrault, sincère et libéré

(crédit photo: Capture BFMTV)

"Je n'avais jamais vu un Jean-Marc Ayrault aussi naturel", explique Stephen Bunard. Selon le spécialiste, il s'est passé quelque chose qui rend le Premier ministre plus serein: "La perspective de tout lâcher le rend plus naturel." Quand il a parlé du score du FN, le Premier ministre a eu une moue de dépit. Par ailleurs, selon le spécialiste, le socialiste a montré son profil gauche, ce qui a démontré qu'il voulait créer du lien.

Le chef du gouvernement a également eu "quelques sursauts de la main gauche", ce qui montre qu'il était très attaché aux idées qu'il défendait.

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Maxence Kagni