BFMTV
Elections Municipales 2026

Municipales à Paris: Griveaux s'excuse après avoir insulté en privé ses ex-adversaires LaREM

placeholder video
Dans un article publié sur son site, Le Point révèle des propos fleuris tenus par le candidat dans le cadre d'une conversation privée. Il y cible ses ex-concurrents pour l'investiture LaREM, notamment Cédric Villani et Hugues Renson.

"Griveaux nous a fait une Loiseau." Ce commentaire amusé d'un député La République en marche résume assez bien le sentiment que donnent, après lecture, les propos attribués mardi par Le Point au candidat macroniste à la mairie de Paris. 

Sur son site, l'hebdomadaire rapporte une conversation privée durant laquelle Benjamin Griveaux, quelques semaines avant son investiture par LaREM, insulte plusieurs de ses concurrents. "Il y a un abruti chaque jour qui dit qu'il veut être maire de Paris", a-t-il notamment déclaré, avant de cibler ses adversaires. Petit florilège:

"[Hugues] Renson, c'est un fils de p..., on le sait depuis le premier jour. Mounir [Mahjoubi]... bon... no comment." Quant au député de l'Essonne Cédric Villani, Benjamin Griveaux concède qu'il est "quand même plus intelligent que les autres". Au point de se rallier à sa candidature d'ici la fin de l'été? "Cédric, il n'a pas les épaules pour encaisser une campagne de cette nature. Il ne verra pas venir les balles, il va se faire désosser!" 

"Ce n'est vraiment pas malin"

Interrogé ce mercredi par l'AFP, l'entourage de Benjamin Griveaux se borne à déplorer que de tels propos se retrouvent dans la presse. "Dès qu'il en a pris connaissance, il a appelé les personnes citées pour s'excuser auprès d'elles", assure-t-on, confirmant implicitement que les propos avaient bien été tenus.

"Les uns et les autres savent que dans les conversations privées, nos mots ont tendance à dépasser notre pensée", veut croire un proche du candidat, interrogé par BFMTV.com

Les mots doux de Benjamin Griveaux - qui certes, n'a pas la réputation d'un tendre - n'étaient pas réservés aux marcheurs. Au sujet des ralliements qu'il sera contraint, à un moment ou à un autre, de susciter durant la campagne s'il veut faire le poids face à Anne Hidalgo, le candidat LaREM a assuré que tout était "très réfléchi depuis le début". Avec à l'esprit, notamment, l'éventuel soutien de Pierre-Yves Bournazel, qui s'est lancé en solo au nom du parti de centre-droit Agir et de son groupe au Conseil de Paris, 100% Paris.

"Qui tient Bournazel par les c... depuis le début, si ce n'est moi? Pourquoi est-ce qu'on fait entrer [Franck] Riester au gouvernement? Pour tenir les mecs d'Agir, tout cela n'est pas le fruit du hasard!"

Contacté par BFMTV.com, l'entourage du député du XVIIIe arrondissement, proche ou éloigné, se montre peu disposé à rire.

"Ce n'est vraiment pas malin... Et puis ce n'est pas charitable pour Riester, ni pour les autres d'ailleurs. 'Fils de p...', c'est vraiment violent, c'est le pire. S'il a en tête de rassembler, il s'y prend de la pire des manières. Vous imaginez l'effet sur les Parisiens? C'est désastreux", grince un soutien de Pierre-Yves Bournazel.

"Il faut qu'il fasse gaffe"

Une vieille routière du Conseil de Paris, ex-Les Républicains, estime que de tels propos représentent "du temps perdu".

"Il faut qu'il fasse gaffe, pépère... Il ne faut pas distribuer les bons et les mauvais points, je le lui ai dit cash, à Griveaux. S'il y a plusieurs épisodes de cet acabit, ça va être difficile. Il va finir par repousser les autres candidatures vers d'autres réceptacles. Villani par exemple, je ne pense pas qu'il ait tourné la page", estime cette source, pointant du doigt le risque d'une dissidence du mathématicien. 

Et l'élue de mettre en garde le candidat LaREM contre les paroles humiliantes. Elle évoque notamment la "détestation" viscérale que Benjamin Griveaux semble nourrir pour Hugues Renson.

"Les mots durs, les accrochages, bon, on passe vite à autre chose... En revanche, l'humiliation, ça ne s'oublie pas. Renson au moins, quand on discute avec lui, il fait attention à ce qu'il dit."

Griveaux "dévoré"?

Ambiance. À l'aube d'une campagne municipale qui, à Paris, s'annonce difficile pour LaREM, la candidature de Benjamin Griveaux peine pour l'instant à susciter un entrain unanime. "D'autant qu'Emmanuel Macron est un darwinien", rappelle à BFMTV.com une maire d'arrondissement. 

"Le président observe la nature et les sondages. Si son tyrannosaure se fait dévorer, il enverra simplement un plus gros dinosaure pour le remplacer." Sans cesse réfutée par LaREM, l'hypothèse Édouard Philippe risque bien de hanter la campagne jusqu'à la rentrée. 
Jules Pecnard