Manuel Bompard juge qu'"Élisabeth Borne doit démissionner" après le score désastreux d'Ensemble
Après l'échec de la coalition présidentielle à obtenir la majorité absolue avec seulement 241 sièges d'après l'estimation Elabe pour BFMTV et L'Express, la Nupes (Nouvelle union populaire, écologique et sociale) met la pression sur la Première ministre nommée à Matignon il y a seulement 34 jours.
"Normalement, Madame Borne devrait partir. Le premier résultat de l'élection d'hier [dimanche, NDLR], c'est que le gouvernement tel qu'il a été constitué ne peut pas continuer à gouverner tel qu'il était comme s'il n'avait pas entendu le signal des électeurs. Sa démission sera la logique politique de cette élection. Elle n'a pas réussi à convaincre sur une majorité de députés à l'Assemblée nationale. Donc clairement, ce n'est pas elle qui a la légitimité politique pour gouverner. Ça me paraît être une évidence", a lancé Manuel Bompard, fraîchement élu député des Bouches-du-Rhône ce lundi matin sur BFMTV.
"Nous n'avons pas renoncé à gouverner ce pays"
La cheffe du gouvernement se trouve désormais face à l'union de la gauche (117 sièges) qui a déjà annoncé par la voix de la France insoumise qu'elle déposerait une motion de censure mais également un groupe RN, plus puissant que jamais avec près de 90 députés. Les Républicains, sont, eux, en embuscade avec 61 sièges et pourraient servir de force d'appoint à Emmanuel Macron.
De quoi convaincre Manuel Bompard, l'ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle que la Nupes a toujours sa carte à jouer. Les Insoumis en tant que force pure sont pourtant derrière le RN avec une poignée de députés en moins.
"Nous n'avons pas renoncé à gouverner ce pays. Nous considérons que les résultats des législatives montrent que nous sommes dans une crise institutionnelle et démocratique d'ampleur. Il y a un problème de système politique qui ne permet plus de gouverner ce pays. Nous allons être confrontés à une nouvelle situation de blocage et personne ne peut exclure un retour aux urnes dans les prochains mois ou les prochaines années. Notre objectif reste le même: changer la vie des Français (...) et changer profondément nos institutions", a encore avancé le député de Marseille sur notre antenne.
Le gouvernement ferme pour l'instant la porte à toute démission d'Élisabeth Borne. Stanislas Guerini, réélu sur le fil à Paris dimanche soir, a déclaré sur RTL ce lundi matin qu'elle reste "bien entendu" à Matignon malgré la déroute de la majorité.