Ecoutes de la NSA: faut-il suspendre les négociations sur le Tafta?

François Fillon sur le plateau de RTL, jeudi 25 juin 2015. - Capture RTL.fr
Les révélations sur les écoutes américaines de la NSA ont provoqué une vague d'indignations dans la classe politique. Si la condamnation de cette pratique, pourtant courante même "entre amis", a été unanime, les positions divergent sur la réponse à apporter face aux Etats-Unis.
"Le président de la République est très en dessous ce qu'il devrait faire. La mise en scène du coup de téléphone à Obama était juste ridicule", a ainsi raillé François Fillon jeudi matin sur RTL. L'ancien Premier ministre a demandé une suspension des négociations du traité transatlantique, nom de code: Tafta. Selon lui, il s'agit de prendre des "décisions faisant en sorte que les Etats-Unis comprennent qu'ils ne peuvent pas continuer à se conduire de cette manière", a-t-il défendu sur RTL.
Le traité "Tafta" en suspens?
"Il doit prendre une décision qui concerne les intérêts américains et il y en a une qu'il doit prendre tout de suite, suspendre les discussions sur l'accord transatlantique tant qu'il n'y a pas des engagements suffisamment clairs des Etats-Unis", a insisté François Fillon.
Une demande déjà formulée par Jean-Luc Mélenchon la veille, alors que le traité de libre échange actuellement négocié entre les Etats-Unis et l'Union européenne est décrié. "Dans de telles conditions, l'arrêt des négociations sur le grand marché transatlantique s'impose de toute urgence", avait-il estimé dans un communiqué. Face aux révélations de Wikileaks, la députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen avait elle aussi réclamé la fin des négociations.
Mais cette position n'est pas partagée par l'ensemble des Républicains. Frédéric Lefebvre a ainsi pris publiquement ses distances avec la proposition de François Fillon, estimant jeudi sur Twitter que la suspension des discussions du Tafta était "inappropriée".
De son côté, Claude Bartolone estime indispensable de repenser les négociations en cours sur le traité. S'il se dit défavorable à la suspension des discussion, le président de l'Assemblée a défendu plus de fermeté. "Il faut être sûr de la fin des écoutes pour continuer à négocier le traité", a-t-il plaidé jeudi matin sur BFMTV-RMC.
"La commission européenne ne peut pas signer un accord s'il n'y a pas un nouveau départ dans le cadre des relations entre la France et les Etats-Unis. Il faut qu'elle obtienne des garanties", a-t-il jugé. Et d'ajouter: "Nous avons des soldats qui meurent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme que nous menons avec nos amis américains, mais quand on est amis, il y a des points sur lesquels on doit être intransigeant."
le tafta, c'est quoi?