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Droit à l'avortement: proposition de loi LaREM pour inscrire "le respect de l'IVG" dans la Constitution

La députée LREM Aurore Bergé le 15 octobre 2019 à l'Assemblée nationale

La députée LREM Aurore Bergé le 15 octobre 2019 à l'Assemblée nationale - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

La présidente du groupe LaREM à l'Assemblée nationale a déploré que les droits des femmes "sont régulièrement remis en cause", après que le droit à l'avortement a été révoqué aux États-Unis.

La cheffe de file des députés LREM Aurore Bergé a annoncé ce samedi le dépôt d'une proposition de loi pour inscrire "le respect de l'IVG dans notre Constitution", après la décision historique de la Cour suprême des États-Unis de révoquer ce droit.

Au-delà des États-Unis, cette décision est "catastrophique pour les femmes dans le monde: vous avez une femme qui meurt toutes les 9 minutes parce qu'un avortement a été mal pratiqué, de manière non sécurisée", a souligné sur France Inter la nouvelle présidente du groupe majoritaire à l'Assemblée.

"Cela appelle aussi à ce que nous prenions en France des dispositions pour qu'on ne puisse pas avoir demain des revirements qui pourraient exister. C'est la raison pour laquelle, dès aujourd'hui, avec mon groupe nous allons déposer une proposition de loi constitutionnelle pour inscrire le respect de l'IVG dans notre Constitution", a ajouté l'élue des Yvelines, ex-LR à l'engagement féministe.

Elle avait notamment vivement défendu l'allongement en France du délai légal de l'IVG, voté à la fin de la précédente législature.

"Les droits des femmes sont toujours des droits qui sont fragiles"

Craint-elle une remise en cause en France? "Malheureusement, rien n'est impossible et les droits des femmes sont toujours des droits qui sont fragiles et qui sont régulièrement remis en cause", a répondu Aurore Bergé.

Pointant les nouveaux députés RN, "des opposants farouches à l'accès des femmes à l'IVG", elle a jugé qu'il ne fallait "prendre aucun risque en la matière et donc sécuriser (le droit à l'IVG) en l'inscrivant dans le marbre de notre Constitution".

"On ne change pas la Constitution comme on change la loi" donc "c'est une garantie qu'on doit donner aux femmes", a insisté la patronne des députés LREM, qui estime que la mesure sera "largement partagée sur les bancs de l'Assemblée nationale et du Sénat".

La Nupes avait elle aussi fait part de son intention vendredi soir de faire une proposition de loi similaire. "Pour empêcher toute entrave au droit fondamental qu’est l’avortement en France, je propose dès lundi à la NUPES de déposer une proposition de loi pour l’inscrire dans la Constitution", avait annoncé la présidente du groupe de gauche sur Twitter.

Emmanuel Macron avait dès janvier dernier évoqué son souhait d'intégrer le droit à l'avortement à la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, au lendemain de l'élection de Roberta Metsola, réputée pour ses positions anti-IVG, à la tête du Parlement européen.

Une réponse à un arrêt historique aux États-Unis

La très conservatrice Cour suprême des États-Unis a enterré vendredi un arrêt qui, depuis près d'un demi-siècle, garantissait le droit des Américaines à avorter mais n'avait jamais été accepté par la droite religieuse.

Dans la foulée de la décision, plusieurs États américains ont déjà annoncé prendre des mesures pour interdire les interruptions volontaires de grossesse sur leur territoire.

En France, la décision a fait réagir de nombreux responsables politiques, de la gauche à la droite. Emmanuel Macron a regretté la "remise en cause" des libertés des femmes, soulignant que "l'avortement est un droit fondamental pour toutes les femmes".

J.D. avec AFP