Diner du CRIF: les candidats doivent-ils y aller?

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C’est un rendez-vous devenu incontournable sur l’agenda des politiques. Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), a donné ce mercredi soir son diner annuel au pavillon d'Armenonville dans le Bois-de-Boulogne (Paris). Le 1er ministre François Fillon, des membres du gouvernement, mais aussi des élus de droite et de gauche se sont mêlés aux autres invités: ambassadeurs, dignitaires religieux ou encore personnalités du monde artistique.
Chercher le vote de la communauté franco-israélienne
Nicolas Sarkozy y assistait pour la troisième fois. Le candidat socialiste François Hollande faisait partie lui aussi du millier de convives. Incroyable affiche à 3 mois de la présidentielle. En se rendant à ce diner, les élus de droite comme de gauche viennent bien sûr chercher le vote de la communauté franco-israélienne. Forte de 400.000 personnes, celle-ci a choisi à 85% le candidat Nicolas Sarkozy en 2007. Ce rendez-vous est aussi une tribune. En 2000, c'est au diner du CRIF que le 1er ministre Lionel Jospin parlait de « nécessaire devoir de vérité » sur la guerre d'Algérie. En 2008, Nicolas Sarkozy y avait développé son concept de laïcité positive. Mais la dimension du diner tient aussi au rôle historique de la France au Moyen-Orient.
« Les politiques n’ont pas le choix »
« C’est un geste d’amitié envers la communauté juive » explique Pierre Moscovici, député PS du Doubs et directeur de campagne de François Hollande. Le tout sans arrière-pensée, assure-t-il : « Ce n’est pas le signe d'une préférence, ce n’est pas un engagement. Ce n’est pas parce que l’on se rend à ce dîner que l’on partage les positions du CRIF ». Pour Henri Emmanuelli, pourtant lui aussi député socialiste, les politiques et les candidats ne devraient pas se rendre à ce diner. « Je trouve que ce n’est pas très républicain », affirme l’élu des Landes. Avant d’expliquer que « les politiques n’ont pas le choix. Ils pensent qu’ils ne peuvent pas se permettre de ne pas y aller si un concurrent ou un autre membre de sa famille politique y va ».