Deux 49.3 en deux jours: pour Alexis Corbière, Elisabeth Borne est "bornapartiste"

Alexis Corbière a retrouvé ses habits de professeur d'histoire-géographie le temps d'un "jeu de mots" et de l'évocation du premier empereur des Français. L'ancien enseignant en lycée professionnel, aujourd'hui député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis, a qualifié sur BFMTV-RMC la Première ministre Elisabeth Borne de "bornapartiste" après que celle-ci a dégainé par deux fois en deux jours le 49.3. Une première utilisation sur le budget 2023 mercredi ; une autre jeudi sur la partie "recettes" du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
"C'est grave qu'un Parlement soit ainsi piétiné" a regretté l'insoumis.
Pour lui, l'article 49, alinéa 3, est une "arme autoritaire". Celui-ci permet au gouvernement de se passer du vote des députés sur un texte en engageant sa responsabilité.
"Madame Borne est venue au mois de juillet (lors de son discours de politique générale, ndlr) en nous disant que sa méthode allait être la main tendue, la co-construction", a pointé l'insoumis.
Avant de poursuivre: "Si je me permets de faire ce jeu de mots, ce clin d'oeil historique, c'est pour dire qu'elle utilise ce qu'il y a de plus dur, ce qui était utilisé par le général de Gaulle en cas de crise, à travers la crise algérienne"
"Bande de consommateurs"
Autre sujet de débat concernant Elisabeth Borne: ses propos dans Libération ce vendredi selon lesquels les "Français peuvent partir confiants" en vacances avec ""un retour à la normal dans les jours qui viennent" dans les stations-service.
"Elle ne comprend pas que les Français ne sont pas que des consommateurs de stations-service, mais des salariés", a répondu Alexis Corbière.
Et d'estimer que ces derniers aimeraient que la Première ministre évoque "avec le même enthousiasme" la convocation d'une "conférence salariale" ou l'augmentation du "SMIC à 1600 euros". Une façon pour lui de mettre en avant les mesures proposées par la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).
"Ça serait prendre les Français au sérieux et ne pas leur dire: 'bande de consommateurs, je n'ai qu'une chose à vous dire: vous allez de nouveau pouvoir consommer'", a taclé le député de LFI.