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Politique

Cazeneuve s'explique sur l'interdiction de manifestations pro-Gaza

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve - Bertrand Guay - AFP

Dans un entretien accordé à "Mediapart", le ministre de l'Intérieur "assume" sa décision d'interdire "5  manifestations pro-Gaza sur 485" en France et rappelle avoir manifesté pour "ces causes par le passé".

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve "assume", malgré les critiques, sa décision d'avoir interdit "seulement cinq" manifestations pro-Gaza sur le territoire français au début de l'opération militaire israélienne. Il libère aussi François Hollande et Manuel Valls de toute intervention sur le sujet. "La réalité c'est que je devais interdire ces manifestations parce que le risque de débordements antisémites existait, détaille-t-il largement dans long entretien accordé à Mediapart. La liberté de manifester n'est pas de crier 'Mort aux juifs' ou de s'attaquer à des synagogues". 

"Au bout du compte j'interdis cinq manifestations sur 485" organisées en France et "ce que l'on condamne, ce ne sont pas les actes antisémites qui ont justifié ses interdictions mais les interdictions elles-mêmes", regrette-t-il. Cette décision "n'est pas un aveu de faiblesse de l'Etat", tranche le locataire de Beauvau alors que le site d'information use de l'expression "le bazooka de l'interdiction de manifester".

"J'ai moi-même beaucoup manifesté par le passé"

Mais Bernard Cazeneuve, proche du président de la République François Hollande, défend aussi sa décision drastique prise sur certains cas en expliquant que "dans le fond il est évident que la cause pour laquelle les manifestants se sont mobilisés était juste. (...) Exiger que la guerre cesse à Gaza aurait pu justifier que toute la France fût dans la rue. J'ai moi-même beaucoup manifesté par le passé pour ces causes et je l'aurais fait de nouveau dans un autre contexte que celui des fonctions que j'occupe".

Le ministre de l'Intérieur explique également que la question posée d'une dissolution de la Ligue de défense de juive ou de groupuscules pro-palestiniens suit son cours. "Des procédures sont engagées", lâche-t-il mais "je ne vais pas rendre public ce qui est fait".

S.A.