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"C'est la loi": Éric Piolle "soutient le combat des hijabeuses"

 Eric Piolle, le 30 juin à Paris

Eric Piolle, le 30 juin à Paris - MARTIN BUREAU © 2019 AFP

La FFF interdit "tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale" en compétition, ce que l'édile juge contraire à la loi de 1905.

"Je soutiens le combat des hijabeuses", avait écrit dans un tweet Éric Piolle ce jeudi. Sur Europe 1 ce vendredi, le maire écologiste de Grenoble a appelé à l'application stricte de la loi de 1905 sur la laïcité.

"Vous avez le droit de porter des signes religieux dans la rue, vous avez le droit de porter des signes religieux partout", a justifié l'élu.

"C'est le respect du culte donc personne ne peut faire pression sur vous pour vous forcer à exercer un culte, mais personne ne peut vous empêcher d'exercer le culte", a poursuivi l'édile.

"C'est la loi, je pense qu'il faut en rester à la loi", a-t-il estimé.

Les "hijabeuses" représentent un collectif qui milite pour permettre aux femmes qui le souhaitent de porter le voile lors des compétitions sportives de football, ce que la Fédération française de football (FFF) interdit à ce stade. Dans son règlement, la fédération proscrit "tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale". Le collectif a saisi le Conseil d'État en novembre dernier.

Dissensions au gouvernement

"Aux Jeux olympiques, les signes religieux sont autorisés", a rappelé ce vendredi Éric Piolle, estimant que la FFF "tord la loi". "D'ailleurs, la ministre Elisabeth Moreno a soutenu cela" avant de ressentir selon le maire, "l'amicale pression de ses petits camarades".

"La loi dit que ces jeunes filles peuvent porter le voile et jouer au foot. Sur les terrains de foot aujourd'hui, il n'est pas interdit de porter le voile. Je veux qu'on respecte la loi", avait fait valoir la semaine passée la ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes Elisabeth Moreno, avant que sa prise de parole ne soit contredite par Marlène Schiappa, la qualifiant de "maladresse".

"Aux Jeux olympiques de Paris, ça va être 100 ans après 1924 (et les précédents Jeux à Paris, NDLR). Les sportifs et les sportives auront le droit de porter des signes religieux et auront le droit, j'espère, de s'habiller comme les gens le souhaitent, c'est-à-dire que les beach volleyeuses en mini-short, là aussi ça doit être fini. Ce rapport à la pression sur les corps doit être fini", a exhorté Éric Piolle.

Dans son tweet, Éric Piolle avait également évoqué la question du burkini et du "rapport au corps", indiquant que la municipalité grenobloise "s'est engagée dans un processus de réflexion et de formation" et qu'une position serait dévoilée "avant l'ouverture des piscines d'été".

Si la position n'est pas encore arrêtée, Éric Piolle indique qu'il n'y aura pas "de moments de natation séparés (...) aucune question d'horaire".

Piolle plaide pour "éduquer le regard des garçons"

"C'est le rapport aussi aux seins des femmes, c'est le rapport aux gens qui n'ont pas envie de montrer leur corps parce que c'est leur choix, c'est ceux qui veulent également se protéger du soleil", a-t-il fait valoir.

"Je ne place pas une intention derrière un vêtement", défend également Éric Piolle. "J'avais été extrêmement choqué quand le ministre de l'Éducation nationale M. Blanquer avait dit que les crop-tops, ce n'était pas des tenues républicaines et qu'il fallait pour les jeunes filles venir à l'école habillées décemment. Je crois qu'il faut plutôt éduquer le regard des garçons", ajoute le Grenoblois.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV