Bayrou : « L'Etat spolie le contribuable »

Jean-Jacques Bourdin : Tapie dit « La seule chose que Bayrou sait faire, c'est répéter qu'il est un martyre, que les médias et les puissances d'argent ne l'aiment pas, que tout le monde est à mettre dans le même sac, et qu'il se battra seul contre tous. C'est la même posture populiste que Le Pen, sans les idées. Du Le Pen propre. »
François Bayrou : « Propre » est un mot qui dans la bouche de Bernard Tapie vaut brevet de vertu. Ça c'est de la polémique. Ça ne répond pas au fond. Le fond c'est que vendredi, on a versé à Bernard Tapie un chèque, premier acompte de 197 millions d'euros, sur les 280 millions de dettes commerciales qu'il avait faites. Il n'a même pas été entendu par la commission des finances ; ce sera mercredi. Charles de Courson, le rapporteur de la commission des finances a présenté un rapport devant la commission. Il dit ce que je dis depuis le début : cette décision a été prise sans base légale. On a écarté les décisions de justice, pour faire une justice privée.
Jean-Jacques Bourdin : Ce chèque a été fait illégalement ?
François Bayrou : Non, la signature du chèque a été autorisée par une décision du gouvernement. Et cette décision n'a pas de base légale. La Cour de cassation, la plus haute juridiction française, réunie en formation plénière tous les magistrats, sous la présidence du premier Président, a dit qu'il n'y avait pas de base légale à cette indemnisation, sur une décision prise en sens inverse. Autrement dit, l'Etat, défenseur du contribuable en principe, était sur du béton armé. Et, pour éviter une décision de justice, il a décidé de choisir une justice, un arbitrage privés, pour obtenir la décision qu'au fond il souhaitait. C'est une spoliation de l'argent public, qui n'a aucun précédent dans les décennies écoulées.
L'Etat spolie le contribuable français de centaines de millions d'euros, sur une décision politique et personnelle du pouvoir et du sommet du pouvoir.