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Aveux de Cahuzac : « Une impardonnable faute morale », dit Hollande

François Hollande et Jérôme Cahuzac, sur le perron de l'Elysée le 4 janvier.

François Hollande et Jérôme Cahuzac, sur le perron de l'Elysée le 4 janvier. - -

Les aveux de Jérôme Cahuzac, qui a reconnu mardi avoir détenu un compte à l'étranger, a provoqué une cascade de réactions, entre stupeur et désaveux. Parmi elles, le président François Hollande a déploré « une impardonnable faute morale ».

C’est peu dire que les aveux de Jérôme Cahuzac, qui a reconnu mardi après-midi avoir bien détenu un compte à l’étranger après avoir nié depuis le début de l’affaire, ont choqué. Certains n’hésitent pas à parler de « scandale d’Etat » et de « bombe politique », comme le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles, ou le secrétaire national d'Europe-Ecologie-Les Verts, Pascal Durand, qui parle lui de « drame pour la démocratie » et de « mensonge d’Etat ».
Si François Hollande reste dans la mesure, expliquant avoir « pris acte avec grande sévérité des aveux de Jérôme Cahuzac », il estime tout de même qu’il « a commis une impardonnable faute morale » en « niant les faits ». Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a fait part de sa « tristesse » et de « sa consternation ».

« Les bras m'en tombent », dit Montebourg

« Les bras m'en tombent, je n'ai pas de mots », a réagi Arnaud Montebourg, en déplacement à Marseille. « Je ne pensais pas qu'on en était là », a dit le ministre du Redressement productif, pour qui « c’est un rude coup pour la parole publique ».
Même sentiment chez le président du Modem, François Bayrou, qui évoque « des dégâts dévastateurs pour le monde politique français ».

« La fin de la gauche morale et donneuse de leçons »

S’ils étaient restés relativement discrets depuis le début de l’affaire, les membres de l’UMP sont sortis de leur réserve. Leur chef, Jean-François Copé, a lancé les hostilités, déclarant que le mensonge de Jérôme Cahuzac « signe définitivement la fin de la gauche morale et donneuse de leçons ». Il invite le chef de l’Etat à « s'en expliquer devant les Français ». François Hollande « savait-il ? », s’interroge Jean-François Copé. « J'ai du mal à imaginer que le Premier ministre et le président de la République n'aient pas été au courant de cette situation », estime le chef de file des députés UMP, Christian Jacob.
« C'est le président de la République en tant qu'institution qui a été bafoué et trahi dans cette histoire », a jugé la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, interrogée sur BFMTV, jugeant que François Hollande avait été « irréprochable » dans cette affaire en exigeant la démission de Jérôme Cahuzac dès l'ouverture d'une information judiciaire dans cette affaire.

Tombé « dans la spirale du mensonge »

L'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) Michel Gonelle, détenteur de l'enregistrement audio dans lequel Jérôme Cahuzac évoquait un compte en Suisse, a estimé que l'ex-ministre du Budget ne pouvait « s'en prendre qu'à lui-même » pour avoir nié les faits et être tombé « dans la spirale du mensonge ».

P.G avec agences