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Attaque de Villeurbanne: Le Gendre se dit "écœuré" de certains commentaires politiques

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À la suite de l'attaque de Villeurbanne, les réactions de certains leaders politiques, notamment d'extrême droite, ont "profondément choqué" le président du groupe LaREM à l'Assemblée nationale, qui a exprimé sa colère ce dimanche sur le plateau de BFM Politique.

"Les commentaires politiques que j'ai entendus m'écoeurent." Une attaque au couteau a eu lieu ce samedi après-midi à Villeurbanne, près de Lyon. Un homme s'en est pris aux passants, tuant un jeune homme de 19 ans et blessant huit personnes, dont trois gravement blessées.

"La naïveté et le laxisme de notre politique migratoire"

L'attaquant est un Afghan de 33 ans, demandeur d'asile. Un statut qui a beaucoup fait réagir, notamment l'extrême droite, qui réclame plus de contrôles aux frontières, mais aussi que la demande d'asile se fasse dans le pays d'origine et non dans le pays où on la demande.

"L'immigration clandestine permise par le laxisme du pouvoir nuit gravement à la sécurité des Français", a déclaré sur notre antenne Jordan Bardella, vice-président du Rassemblement National, dimanche. Selon lui, il faut "mettre fin à l'immigration clandestine, et appliquer la tolérance zéro".

"La naïveté et le laxisme de notre politique migratoire menacent gravement la sécurité des Français!", a également tweeté la patronne du RN Marine Le Pen. "La France ne peut plus continuer à accueillir aveuglément des assassins!", tweetait de son côté Nicolas Dupont-Aignan, leader de Debout La France.

"C'est profondément choquant"

"Les commentaires politiques que j'ai entendus d'un certain nombre de leaders de l'opposition depuis ce matin m'écoeurent", a déclaré Gilles Le Gendre, patron du groupe LaREM à l'Assemblée nationale sur BFM Politique dimanche. Il a également eu une pensée pour la famille de la victime et les blessés de l'attaque.

"Pourquoi faudrait-il qu'un demandeur d'asile ait une prédisposition particulière à commettre des crimes, et qu'un Français tout à fait en règles, né en France, soit totalement à l'abri de tout risque de participation à un fait divers aussi choquant? Et celui-là l'est énormément", a-t-il continué.

Faire le lien entre une nationalité ou une origine et le crime commis relève, pour Gilles Le Gendre, de "l'instrumentalisation politique". "C'est profondément choquant, ce n'est pas l'idée que je me fais de la politique", martèle-t-il.

"Oui c'est vrai, il y a un problème d'immigration"

"Oui c'est vrai il y a un problème d'immigration, lié aux risques politiques, climatiques, économiques. Nous devons le traiter", a toutefois ajouté Gilles Le Gendre. Il a déclaré qu'un grand débat à ce propos était prévu le 30 septembre à l'Assemblée nationale, avec la présence de ministres, afin de "faire un état des lieux et de voir sur quels sujets il y a des choses à faire bouger. Ça c'est l'esprit responsable".

"Faire de la politique ce n'est pas surfer sur les peurs, ce n'est pas céder à la démagogie, c'est trouver les bonnes solutions aux problèmes, y compris les plus aigus", a-t-il, enfin, conclu sur le sujet.
Salomé Vincendon