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Armées: de nouvelles tensions autour du budget

Le nouveau chef d'état-major des armées, le général François Lecointre.

Le nouveau chef d'état-major des armées, le général François Lecointre. - FRANCOIS GUILLOT / AFP

Quelques semaines après l'affaire Pierre de Villiers, son successeur, le général François Lecointre, a mis en garde contre les "réflexes de régulation budgétaire sauvages".

Vers un nouveau couac avec l'armée? L'ancien chef d'état-major, Pierre de Villiers, avait quitté son poste sur fond de désaccords budgétaires avec fracas. Le nouveau chef d'état-major des armées, le général François Lecointre, a mis en garde mardi contre les "réflexes de régulation budgétaire sauvages". Une petite phrase qui arrive dans un contexte de tension et de surengagement des armées.

"Une armée est un gros paquebot, on ne construit pas et on ne reconstruit pas un appareil militaire en deux coups de cuillère à pot", a-t-il déclaré à l'université d'été de la Défense, qui réunissait la ministre des Armées Florence Parly, militaires et parlementaires à Toulon.

Un message à Florence Parly

"Les réflexes de régulation budgétaire sauvages viennent trop souvent, malheureusement, détruire le travail de cohérence qui est effectué dans le cadre de l'élaboration de la loi de programmation militaire et des lois de finances initiales", a-t-il ajouté. Le message est clair et passé à la ministre des Armées. 

Le général Lecointre a notamment insisté sur la nécessité de maintenir un financement interministériel des opérations extérieures (environ 1,2 milliard d'euros par an) plutôt que de faire porter l'effort sur le seul ministère des Armées.

Macron promet un budget à 50 milliards d'euros

Les armées vont devoir assumer en 2017 le surcoût des opérations extérieures (environ 850 millions d'euros), jusqu'ici réparti entre les autres ministères au nom de l'effort collectif de défense.

Concrètement, leur budget restera en apparence inchangé par rapport à celui voté par le Parlement en 2016. Mais cela fait 850 millions de crédits en moins pour leurs programmes d'équipements.

Les coupes imposées aux armées en 2017, sur fond d'effort budgétaire global, avaient provoqué une crise entre le président Emmanuel Macron et l'ex-chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, qui a démissionné en juillet.

Dans une interview accordée au Point, Emmanuel Macron s'est engagé à porter l'effort de défense à 2% du produit intérieur brut (PIB) en 2025, soit un budget de 50 milliards d'euros, avec une première hausse conséquente de 1,8 milliard d'euros des crédits en 2018.

Ivan Valerio, avec AFP