Apprentissage de l'arabe à l'école: Blanquer remet les pendules à l'heure

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, le 31 août 2018 à l'Elysée. - Stéphane de Sakutin - AFP
"Je n'ai jamais dit que l'arabe devait être obligatoire à l'école primaire". Après sa proposition de développer l'arabe à l'école, très mal accueillie par la droite et l'extrême droite, le ministre de l'Education nationale remet les pendules à l'heure. Lundi matin, Jean-Michel Blanquer se prononçait sur BFMTV pour un développement de l'apprentissage de l'arabe à l'école. Une proposition évoquée dans un rapport publié ce jour-là sur l'origine de l'islamisme et les moyens pour lutter contre le phénomène, et présentée comme une des solutions au problème. Le ministre de l'Education nationale, estimant que l'arabe était une langue "très importante", a dit vouloir la "développer" et lui "donner du prestige".
Il répond à Dupont-Aignan
Il n'en a pas fallu plus pour Marine Le Pen, Nicolas-Dupont Aignan, Robert Ménard mais aussi plusieurs représentants des Républicains s'emparent du sujet, les réactions s'enchaînant au fil des heures. "Je ne veux pas de l'arabisation de la France", s'est par exemple emporté sur notre antenne Nicolas Dupont-Aignan. Le député de l'Essonne et président de Debout la France a dit craindre un "engrenage fatal pour notre pays".
Des propos qui lui ont valu une réponse de Jean-Michel Blanquer sur Twitter.
"Vous êtes un triste personnage, Nicolas Dupont-Aignan. "Vous faites le jeu de ce que vous prétendez combattre en déformant scandaleusement mes propos. Vous ne servez pas votre pays mais votre basse politique. J’aime la France de toutes mes forces. Vos mensonges ne doivent tromper personne", a écrit le ministre, regrettant dans un autre tweet une "caricature".
567 enfants ont appris la langue en primaire l'an dernier
"Je n'ai jamais dit que l'arabe devait être obligatoire à l'école primaire", s'est aussi défendu Jean-Michel Blanquer sur LCI, "mais nous avons intérêt à différencier la langue arabe d'un certain fondamentalisme religieux".
"Il y a un énorme paradoxe aujourd'hui à être attaqué pour une accusation de connivence avec un islamisme rampant au moment même où j'avance concrètement pour que ça change", a-t-il regretté, dénonçant un "emballement médiatique". Il a ajouté qu'il souhaitait que "la France reprenne le contrôle des personnes qui enseignent ces langues" et voir "plus d'enseignants agréés par l'Education nationale".
A l'heure actuelle, le ministère indique que seuls 567 enfants en France ont suivi l'enseignement de l'arabe en primaire, lors de l'année scolaire 2017/18, dans le cadre des cours de langues vivantes à l'école, obligatoires depuis peu du CP au CM2. Dans le secondaire, 11.200 élèves ont suivi des cours d'arabe en France en 2017-2018 (hors Mayotte), dans le cadre de l'enseignement des langues vivantes, précise le ministère.