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Politique

Ambiance critique aux journées parlementaires PS à Bordeaux

Les Coulisses de la Politique, c'est tous les matins à 7h25 avec Véronique Jacquier.

Les Coulisses de la Politique, c'est tous les matins à 7h25 avec Véronique Jacquier. - -

Les socialistes sont réunis à Bordeaux pour leurs journées parlementaires. L'ambiance n'est pas terrible...

Vous savez quelle est la plaisanterie que l'on entendait hier soir lors du dîner : « Comment inverser la courbe... fiscale ? » Allusion à François Hollande qui veut inverser la courbe du chômage. Les parlementaires rient jaune ! Et je peux vous dire que certains ont très mal dormi. Jean-Marc Ayrault a confirmé hier soir qu'il n'y aurait pas de CSG progressive en 2014. Il douche les espoirs des cinquante députés qui voulaient ainsi rendre du pouvoir d'achat aux plus modestes. « On a le sentiment que le gouvernement ne fait aucun geste pour les classes moyennes. Pourquoi le peuple disparait-il de notre politique ? » Voilà ce que m'a confié un élu de la gauche populaire.

La victoire d'Angela Merkel a fait l'objet de commentaires ?

Oui, son triomphe a été au cœur de toutes les conversations hier soir. C'était le plat de résistance lors du dîner. L'aile gauche du parti attend François Hollande au tournant. « Quand est-ce qu'on assume une confrontation avec Merkel ? L'idée c'est d'arriver à imposer des mesures sociales à l'Allemagne ». Voilà ce qui s'est dit en coulisses. A mon avis c'est mal parti...

L'autre sujet : l’impopularité record de François Hollande. Un socialiste m'a dit au téléphone : ce qui est grave, c'est le rejet de la parole présidentielle. Elle n'est plus crédible. D'ailleurs plusieurs députés PS sont très gênés par l'interview télé donnée par François Hollande il y a huit jours. « Il embrouille tout le monde...Personne n'est capable de réagir sur ce qu'il dit »...

Mais d'après ce que vous nous dites, ils ont l'air surpris par la politique menée par François Hollande. Pourtant ils le connaissent bien !

Oui ! Les critiques sont d'autant plus féroces ! Malek Boutih le député PS de l'Essonne déclare : « Nous avons un gouvernement gestionnaire. Une sorte de conseil d'administration de la France ». A Bordeaux pourquoi y a-t-il autant d'inquiétude ? Car les motifs d'insatisfaction s'accumulent à 6 mois des municipales. Les élus en ont marre d'avoir les oreilles qui sifflent dans leurs circonscriptions. Le manque de pouvoir d'achat, le chômage, et le trop plein d'impôts. La coupe est pleine pour les parlementaires. Jusqu'à présent ils pensaient que leur ancrage local suffirait à les protéger au moment des élections. Maintenant ils n'en sont plus sûrs…

Est-ce qu'on pourrait assister à une fronde des députés et des sénateurs socialistes ?

Non, ils râlent, mais tous voteront le budget 2014 ! L'an passé pour les premières journées parlementaires depuis l'élection de François Hollande, il y avait déjà eu du grabuge. 75 députés avaient exigé le droit de vote des étrangers. Un an après on en entend plus parler. C'est encore la grogne, ce n'est pas la fronde. Mais entre les deux, il n'y a qu'un pas...

Véronique Jacquier