BFMTV
Politique

Adoption du pass vaccinal: la Macronie se félicite, les oppositions font grise mine

L'hémicycle de l'Assemblée nationale le 5 janvier 2022

L'hémicycle de l'Assemblée nationale le 5 janvier 2022 - BERTRAND GUAY / AFP

Après trois nuits de débats, le projet de loi sur le pass vaccinal a finalement été adopté ce mercredi matin. Si l'exécutif est soulagé, les partis d'oppositions dénoncent un texte "liberticide" et "inefficace".

Un accouchement dans la douleur au petit matin. Après trois nuits de débat, la majorité présidentielle est parvenue à faire adopter le projet de loi instaurant le pass vaccinal. Les réactions sont contrastées sur les bancs de l'Assemblée nationale.

Sans surprise, la Macronie s'est félicitée de son adoption, même si le pass sanitaire ne devrait pas être déployé le 15 janvier, comme l'espérait le gouvernement.

"Un esprit de responsabilité"

Christophe Castaner, le président du groupe LaREM s'est ainsi félicité que ce vote permette de "protéger les Français, en faisant peser la contrainte sur ceux qui font le choix de ne pas se faire vacciner".

"C'est cela l'esprit de responsabilité", a estimé l'ancien ministre de l'Intérieur.

Le satisfecit est partagé par Marc Fesneau. "Merci à tous ceux qui ont oeuvré pour cela ce soir et ces jours dans le seul intérêt qui vaille: celui de nos concitoyens et de leur santé", s'est réjoui le ministre chargé des relations avec le Parlement sur Twitter.

"Un texte dangereux et liberticide"

Sur les bancs de l'opposition, le son de cloche est tout autre. Parmi les insoumis, fortement opposés au pass vaccinal, Mathilde Panot, la présidente du groupe à l'Assemblée nationale, a regretté la création d'une "République du QR code, le contrôle d’une partie population par une autre, la mise au ban de millions de nos concitoyens".

"Nous continuerons de nous battre contre ce texte dangereux et liberticide", a encore avancé la députée du Val-de-Marne sur le réseau social.

Du côté du Rassemblement national, également farouche opposant au pass vaccinal, le député Nicolas Meizonnet a, lui, regretté le vote "d'un lot de mesures toutes plus absurdes et inefficaces les unes que les autres" sur le réseau social à l'oiseau bleu.

"En responsabilité"

Parmi les Républicains qui défendaient officiellement le pass vaccinal comme l'a rappelé la candidate à la présidentielle Valérie Pécresse, les réactions se veulent très policées. Le groupe s'est pourtant fracturé sur ce vote, un tiers seulement des députés ayant voté en faveur du texte.

Damien Abad, le chef de file du groupe, a expliqué qu'"en responsabilité, une nette majorité (2/3) de notre groupe ne s'est pas opposée au projet de loi" sur Twitter.

Le député Julien Aubert qui a porté le fer contre le texte dans l'hémicycle s'est, lui aussi, voulu très factuel en twittant simplement qu'il avait voté "contre ce texte". Un service minimum qui s'explique notamment par les critiques de l'exécutif qui a dénoncé "l'hypocrisie" des LR sur le sujet.

Le Sénat devrait désormais étudier le texte en début de semaine prochaine, avant que le Conseil constitutionnel ne s'en empare pour un déploiement prévu fin janvier.

Marie-Pierre Bourgeois