BFMTV
Police-Justice

Voies sur berge: les opposants à la piétonnisation ne baissent pas les bras

Commerçants et riverains des voies sur berge veulent faire appel contre la piétonnisation.

Commerçants et riverains des voies sur berge veulent faire appel contre la piétonnisation. - FRANCOIS GUILLOT / AFP

La justice a validé ce jeudi l'arrêté de piétonnisation des voies sur berge pris par la mairie de Paris. Si même l'opposition ne conteste plus la piétonnisation, des riverains entendent faire appel. Le maire du 1er arrondissement prévient aussi que les opposants continueront à se battre.

"Les berges sont définitivement libérées des voitures". Anne Hidalgo n'a pas caché sa joie à l'annonce de la décision du tribunal administratif. La juridiction a validé jeudi le deuxième arrêté de piétonnisation des voies sur berge pris par la mairie de Paris, fondé sur la protection du patrimoine. Cette décision est aussi un soulagement pour l'équipe municipale qui avait vu son premier arrêté basé sur la lutte contre la pollution annulé par la justice en première instance et en appel.

"On a gagné une bataille culturelle puisque même les opposants à l'origine, aujourd'hui sont pour", se réjouit à son tour Emmanuel Grégoire, premier-adjoint à la mairie de Paris. 

En deux ans de bras de fer, le nombre d'opposants à la piétonnisation a en effet bien diminué. Si Anne Hidalgo est toujours prise pour cible pour avoir pris cette décision "sans concertation", le principe de la piétonnisation ne l'est plus que ce soit par la présidente de la région Valérie Pécresse ou par l'opposition municipale. Dans un communiqué, le groupe Les Républicains et Indépendants s'est ainsi réjoui que la justice vienne "enfin mettre un terme à un feuilleton en justice de deux ans". 

"Nous continuerons à nous battre"

Mais près des berges piétonnes, une poignée d'opposants ne compte pas lâcher l'affaire. En tête, le maire du 1er arrondissement Jean-François Legaret.

"Si cette fermeture avait eu pour effet d'améliorer la qualité de l'air, on serait les premiers à dire qu'on n'était peut-être pas d'accord mais à reconnaître que c'est un résultat. Non! Le résultat est totalement à l'opposé des objectifs qui étaient poursuivis, c'est la raison pour laquelle nous continuerons de nous battre", explique l'élu sur BFM Paris. 

La mairie de Paris revendique une baisse de la circulation à Paris de 10% depuis la fermeture des berges et met en avant une baisse de la pollution sur les quais piétons. Mais ces chiffres sont contestés.

Les commerçants et riverains vont faire appel

Si la pollution a baissé sur les quais piétons, la situation sur les quais hauts est contestée. La circulation n'aurait pas diminué entraînant nuisances sonores et pollution supplémentaire pour les riverains. Ces derniers et notamment les commerçants maintiennent leur opposition à la fermeture des berges.

"On va refaire un appel. La mairie continue toujours à dire qu'elle défend l'environnement et donc c'est pour ça qu'on va encore contester", confirme Mathieu Guyon, président de l'association des commerçants et riverains du coeur de Paris.

Ces commerçants et riverains estiment que la défense du patrimoine invoquée par la mairie de Paris ne tient pas. "Quand vous protégez le patrimoine mais que vous avez plus de pollution, plus de voitures, forcément cette pollution a un impact sur les pierres, sur le Louvre... Qui va payer le ravalement prématuré, qui va payer les dégâts qui sont causés aux différents ponts?", questionne Mathieu Guyon. 

"On aimerait vraiment négocier. Il y a plein de choses à faire pour lutter contre la pollution et protéger notre patrimoine... et nos vies", conclut-il. 

Carole Blanchard