Visé par une enquête, Thomas Fabius veut s'expliquer devant les juges

Impliqué dans une enquête sur l'annulation d'une dette de jeu, le fils de Laurent Fabius a demandé à être entendu pour s'expliquer.

Thomas Fabius, le fils du ministre des Affaires étrangères, souhaite être entendu par les juges financiers en charge depuis cet été d'une enquête pour "faux", "escroquerie" et "blanchiment" dans laquelle il est impliqué. Ceci afin de "s'expliquer", a précisé son avocat.

Dans cette affaire, les juges et les enquêteurs de l'Office central de répression de la grande délinquance financière s'intéressent à l'annulation par un casino monégasque d'une dette de jeu de Thomas Fabius d'un montant de 700.000 euros, selon l'hebdomadaire Valeurs Actuelles. Une dette que le fils du patron du Quai d'Orsay aurait contractée en une seule soirée de jeu au printemps.

Commission rogatoire en cours à Monaco

Cette demande intervient alors qu'une commission rogatoire internationale envoyée par les juges d'instruction français est "en cours d'exécution à Monaco", a précisé le procureur général de Monaco.

La Société des bains de mer, à qui appartient le casino impliqué, a pour sa part indiqué qu'elle "n'effaçait pas" les dettes de jeu, même si l'obtention d'un remboursement "peut prendre plusieurs années".

"Explication utile à la vérité"

Quant à Thomas Fabius, il a affirmé "ne disposer d'aucune information sur la procédure judiciaire en cours, dans la mesure où il n'est pas partie à cette procédure et qu'il n'a jamais été ni entendu, ni mis en cause", selon son avocat Me Cyril Bonan.

"Cité dans la presse", Thomas Fabius "demande à être entendu par les juges en charge de l'instruction, afin de donner toute explication utile à la manifestation de la vérité".

Dans le viseur de la justice depuis fin 2011

L'intérêt de la justice pour Thomas Fabius remonte à l'automne 2011, après une plainte qui avait entraîné l'ouverture par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire pour "faux" et "escroquerie".

La cellule anti-blanchiment de Bercy, Tracfin, avait ensuite émis un signalement sur d'importants mouvements de fonds, mais sans rapport avec une activité salariée - Thomas Fabius n'étant pas imposable sur le revenu.

Selon son entourage, Thomas Fabius, connu comme un gros joueur, disposait de liquidités après d'importants gains dans un casino étranger. Dans le cadre de leur instruction, les juges Roger Le Loire et René Cros avaient lancé plusieurs commissions rogatoires internationales - dont celle de Monaco.

M. T. avec AFP