Villiers-le-Bel: cinq suspects devant la justice

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Ils comparaîssent à partir de ce lundi devant le Tribunal de grande instance de Pontoise (Val-d'Oise). Quatre sont poursuivis pour tentative de meurtre en bande organisée sur policier, le cinquième pour complicité.
Agés de 23 à 29 ans, ils sont soupçonnés d'avoir tiré avec des armes à feu sur les forces de l'ordre lors des émeutes de Villiers-le-Bel, les 25 et 26 novembre 2007. Des violences urbaines déclenchées après l'accident entre une moto et une voiture de police, dans lequel deux jeunes avaient trouvé la mort.
Une centaine de policiers avaient été blessés par des tirs d'armes à feu et des jets de pierres et de bouteilles, un commissaire roué de coups, des bâtiments publics et des commerces avaient été détruits.
Les interpellations avaient été menées quatre mois après les violences, par une vaste opération de police conduite par près d'un millier d'hommes (accompagnés de dizaines de journalistes) dans cette commune.
« J'ai vu défiler ma vie »
Sous couvert d'anonymat, l'un des policiers blessés témoigne pour RMC.FR. Dans la soirée du 25 novembre 2007, il a vu s'approcher son agresseur.
Peu prudent au départ, il se rend compte qu'il est armé d'un fusil à pompe. Il recevra deux décharges, douze plombs seront retrouvés dans ses bras, ses cuisses et son ventre.
« J'ai vu ma vie défiler. Imaginez qu'un flic tue un jeune dans ce contexte », explique-t-il laconiquement. « Jusqu'où serait-on allé dans la violence ? ».
En même temps qu'il est agressé, il aperçoit un collègue tomber blessé devant lui. Il apprend plus tard que l'un d'entre eux a perdu un oeil.
Le fonctionnaire admet qu'il peut difficilement s'exprimer et indique que sa hiérarchie craint que ce type de témoignage ne provoque de nouvelles tensions dans la commune, deux ans et demi après.
Le procès doit durer près de deux semaines, 90 policiers se sont portés parties civiles.