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Vidéosurveillance: bientôt des drones dans le ciel de Paris

Un drone survolant le quartier de la Défense à Paris, le 27 février 2015.

Un drone survolant le quartier de la Défense à Paris, le 27 février 2015. - Dominique Faget - AFP

La préfecture de police de Paris a lancé un appel d'offres pour l'achat de deux drones avec caméra embarquée. Date butoir: le 10 mai, un mois avant le début de l'Euro.

La vidéosurveillance parisienne va bientôt se renforcer dans les airs. Alors que la capitale compte déjà près de 1.200 caméras dans ses rues, la préfecture de police de Paris s'apprête à faire l'acquisition de deux drones, qui seront utilisés pour des missions de surveillance. 

L'institution a en effet lancé le 26 mars dernier un appel d'offres pour l'achat et la maintenance de deux drones professionnels ainsi que la formation de télépilotes, comme l'a révélé dimanche un article du Parisien. L'appel d'offres prend fin le 10 mai, soit un mois avant le début de l'Euro 2016. Ces engins pourraient donc permettre de surveiller les fameuses "fan-zones", ces périmètres réservés aux supporters qui vont être ouverts au cœur des villes à l'occasion de la compétition de football, tout autant que le mouvement "Nuit debout" qui se rassemble place de la République à Paris depuis plusieurs semaines, ou toute autre manifestation. 

Contactée par BFMTV, la préfecture de police de Paris a seulement confirmé l'existence de l'appel d'offres, sans vouloir préciser à quoi allaient servir ces drones ni quels événements ils allaient couvrir.

Indétectables à 100 mètres de hauteur

Mais le détail de l'appel d'offres laisse entrevoir leur usage. Destinés à des "missions de surveillance aérienne à basse altitude", ces petits engins seront équipés d'une caméra embarquée et composés de six petites hélices pour permettre à l'objet d'une dizaine de kilos de se soulever. Ils devront également pouvoir être déployés en moins de cinq minutes par les policiers, selon le cahier des charges du document. La préfecture ajoute que ces drones devront être indétectables à 100 mètres de hauteur, en étant très silencieux.

Responsable du groupe de travail "libertés et technologies de l’information" de la Ligue des droits de l’homme, Maryse Artiguelong a fait part de son inquiétude face à ces nouvelles. "Il faut éviter les systèmes de surveillance de masse", a-t-elle plaidé auprès du Parisien, estimant qu'il est "indispensable que les personnes drono-vidéo-surveillées en soient informées". Pour l'instant, la loi prévoit l'obligation de déclarer en préfecture les survols de foules et de les signaler à ceux qui sont filmés. C’était par exemple le cas lors du dernier marathon de Paris, dont le règlement de la course indiquait aux participants la présence de drones au-dessus d’eux.

Ma. G.