Un sosie de Johnny condamné à rembourser des allocations

Affiche d'un concert de Johnny Rock, qui se présente comme "le sosie officiel" de Johnny Hallyday. - -
"Johnny Rock" a trop chanté. Le sosie officiel de l'idole des jeunes a été condamné mardi à rembourser une partie de l'allocation amiante qu'il percevait, du fait des revenus trop élevés qu'il tirait de ses concerts.
Avant d'allumer le feu sur scène, Denis L. était calorifugeur, ouvrier en charge de travaux d'isolation. Pendant des années, il a travaillé l'amiante sur un chantier naval. Une activité qui lui a permis à partir de 2006 de bénéficier de l'allocation amiante, versée à tout travailleur dont l'exposition aux poussières cancérigènes a été reconnue.
Allocation pas cumulable avec la scène
Entre 1984 et 1997, Johnny le sosie avait cumulé ses activités d'ouvrier la semaine et de chanteur le week-end, indique France 3. Après son licenciement - 27 ans passés sur les chantiers navals -, il a choisi de vivre de son métier d'artiste en optant pour le statut d'intermittent du spectacle.
Or, l'allocation amiante n'est pas cumulable avec une autre activité rémunérée. "Johnny Rock" a donc abandonné son statut d'intermittent en 2007... tout en continuant de se produire sur scène.
Remboursement de 2 ans d'allocation
C'est précisément ce que lui a reproché le tribunal correctionnel de Cherbourg, en le condamnant à 1.000 euros d'amende, plus le remboursement de 23.400 euros perçus au titre de son allocation. Selon son avocate, Me Ingrid Desrues, cette somme correspond aux allocations perçues en 2011 et 2012.
A la barre, Denis L. a argué que son activité artistique était devenue occasionnelle. Il a dit être passé d'une centaine de spectacles par an à deux galas par mois soit, au maximum, une trentaine par an. Il avait néanmoins tiré de cette activité 10.450 euros en 2011 et 18.600 euros en 2012.
Décollement de la plèvre
La Caisse d'assurance de la sécurité au travail (Carsat), l'organisme qui versait l'allocation, réclamait pour sa part plus de 86.000 euros de remboursement.
Le parquet n'a en revanche demandé qu'une amende contre cet homme qui, selon France 3, souffre d'un décollement de la plèvre consécutif à son exposition à l'amiante. La procureure, visiblement très en verve, a ainsi plaidé pour que Johnhy Rock "ne passe pas les portes du pénitencier".