Un pyromane présumé arrêté dans l'Hérault en train d'allumer un feu près d'une voie ferrée

Un gendarme (ILLUSTRATION) - AFP
Le présumé pyromane passe la nuit en prison. Un homme de 39 ans a été arrêté ce jeudi 7 août vers 23h45 par les gendarmes alors qu'il tentait d'allumer un feu en bordure d'une voie ferrée à Bédarieux dans l'Hérault.
Ce trentenaire a été pris sur le fait par un riverain qui effectuait une ronde avec son fils âgé de 15 ans. Deux départs d'incendie avaient été interrompus un peu plus tôt dans la journée, l'un par ce riverain et l'autre par les pompiers.
Placé en garde à vue au sein des locaux de la communauté de brigades de gendarmerie de Bédarieux, le suspect a subi un contrôle d'alcoolémie. Il présentait un taux de 1,80 mg d'alcool par litre d'air expiré, soit l'équivalent d'environ 3,6 g d'alcool dans le sang.
Célibataire et sans enfant, l'homme vit de quelques missions d'interim et habitait dans ce quartier de Bédarieux que depuis le mois précédent. Il se disait alcoolique depuis une dizaine d'années, consommant quotidiennement de fortes quantités d'alcool. Ces derniers temps, il envisageait de mettre fin à ses jours. Il avait déjà été condamné à quatre reprises depuis 2014, essentiellement pour des délits commis en état d'ivresse (violences, menaces, conduites en état alcoolique).
Des liens avec d'autres incendies
Les investigations des gendarmes permettaient de faire le lien avec la destruction par incendie d'un garage de Bédarieux survenue dans la nuit du 28 juillet 2025 vers 2 heures du matin, à proximité du domicile du suspect. Celui-ci était sur place à l’arrivée des secours. Il était également alcoolisé et présentait des brûlures qu'il expliquait par l'aide qu'il affirmait avoir apportée pour éteindre l'incendie.
Au cours de sa première audition, il a reconnu avoir tenté de mettre le feu à la végétation au moment de l'intervention de son voisin. Puis, après l’avoir nié dans un premier temps, il a reconnu également être à l'origine des deux autres départs d'incendie dans l'après-midi. En revanche, il a réfuté être l'auteur de l'incendie du garage le 28 juillet.
Il avait déjà été suspecté d'être l'auteur le 1er décembre 2023 d'un début d’incendie déclenché intentionnellement, de nuit, dans un immeuble de la Tour-du-Pin (Isère) à partir de poubelles placées dans la cage d'escalier. Faute de preuves suffisantes, la procédure avait été classée sans suite au motif que l'auteur était inconnu.
Il encourt dix ans d'emprisonnement
Présenté au parquet de Béziers ce samedi 9 août, il a été mis en examen par un juge d’instruction pour l’ensemble de ces faits et placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention. Il encourt notamment la peine maximale de dix ans d'emprisonnement.
Les investigations se poursuivent sous l’autorité du magistrat instructeur et prendront plusieurs mois. Une expertise psychiatrique devrait être diligentée.
La France a enregistré cet été son pire incendie depuis au moins 50 ans sur son pourtour méditerranéen, un feu qui a parcouru quelque 16.000 hectares dans le massif des Corbières et n'était toujours pas maîtrisé samedi soir