Un charter de 240 Roms s'est envolé de Lyon pour Bucarest

Evacuation d'un camp de Roms à Mons-en-Baroeul (Nord) - -
Un charter de 240 Roms de Roumanie bénéficiaires de l'aide au retour, dont de nombreux enfants, s'est envolé jeudi de l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry pour Bucarest, une pratique mise en place par Nicolas Sarkozy en 2007. Les associations humanitaires qui accompagnent ces familles dénoncent des "expulsions déguisées" poursuivies par le gouvernement socialiste en contradiction selon elles avec les principes du Conseil de l'Europe, qui a déjà condamné la France pour ces motifs en novembre 2011. Les passagers, provenant de l'agglomération lyonnaise, mais aussi de Saint-Etienne et de Montpellier, toucheront 300 euros par adulte et 100 euros par enfant.
Cette semaine, 650 personnes, dont 250 Roms de Roumanie, sont concernées par les expulsions autorisées par le tribunal administratif dans la seule agglomération lyonnaise.
Des familles errent dans les rues
Lundi, un campement sauvage de 150 personnes installé à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, a été évacué juste avant l'arrivée de la police. Mardi à Villeurbanne, toujours près de Lyon, une centaine de personnes ont également été expulsées d'un terrain par les forces de l'ordre, ainsi qu'une cinquantaine de personnes qui avait trouvé refuge dans un squat. Depuis, ces familles errent dans les rues et le long du périphérique de l'agglomération lyonnaise à la recherche d'une nouvelle implantation mais les forces de l'ordre les empêchent de se fixer. La préfecture du Rhône indique que "tout s'est bien passé". Il reste encore cinq squats identifiés dans l'agglomération lyonnaise, expulsables sur décision de justice.
"François Hollande avait promis qu'il n'y aurait pas d'expulsions sans proposition de relogement, le ministère de l'Intérieur a confirmé cette position et là, les gens sont dans la rue", déclare Jean-Philippe, un militant associatif. "Ils sont pourchassés par des policiers en civil qui les empêchent de s'installer." Les associations dénoncent la montée en puissance des expulsions pendant l'été et affirment que le nombre de charters a considérablement augmenté ces dernières semaines.