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Police-Justice

Un an de prison pour la psychiatre d'un patient meurtrier

Un an de prison pour la psychiatre d'un patient meurtrier

Un an de prison pour la psychiatre d'un patient meurtrier - -

Elle était poursuivie pour homicide involontaire après le meurtre commis par l'un de ses patients schizophrènes.

Un an de prison avec sursis. La peine qu'écope une psychiatre poursuivie pour homicide involontaire après le meurtre commis par l'un de ses patients schizophrènes.

Le 13 novembre, le procureur avait requis cette peine contre Danièle Canarelli, 58 ans, médecin à l'hôpital marseillais Edouard-Toulouse. A l'audience, elle avait nié toute négligence dans le suivi de Joël Gaillard, de son hospitalisation en 2000 à sa fugue en 2004, vingt jours avant l'assassinat d'un octogénaire à coups de hachette.

"Problème de diagnostic"

A l'audience, la psychiatre avait reconnu avoir été confrontée à un "problème de diagnostic", mais nié toute négligence dans le suivi de Joël Gaillard, de son hospitalisation en 2000 à sa fugue en 2004, vingt jours avant qu'il tue à Gap, à coups de hachette, le compagnon octogénaire de sa grand-mère, Germain Trabuc.

Un meurtre pour lequel ce patient de 43 ans, atteint d'une psychose schizophrénique à forme "paranoïde", a été jugé irresponsable pénalement.

Après ce non-lieu, Michel Trabuc, un des fils de la victime, avait engagé une action contre l'Etat et contre l'hôpital, condamné en 2009 pour défaut de surveillance. Il avait également porté plainte contre tous ceux qui avaient pu faire preuve de négligence.

A l'encontre des avis "uniformes"

Tour à tour, le président du tribunal, les parties civiles et le procureur n’ont cessé, tout au long du procès, d'évoquer "l'aveuglement" d'une prévenue ne cessant d'aller à l'encontre des avis "uniformes" rendus par neuf psychiatres qui préconisaient d'hospitaliser Joël Gaillard dans une structure plus contraignante.

Dans la salle, de nombreux soignants étaient venus apporter leur soutien à leur collègue, s'inquiétant de l'issue du procès. "Si elle est amenée à trinquer, la prise en charge des patients va complètement changer", redoutaient des infirmières. La veille, l'Académie de médecine avait souligné la difficulté d'évaluer la "dangerosité criminologique", mettant en garde contre "l'utopie du risque zéro".