BFMTV
Police-Justice

"Tout ce que Tariq Ramadan dit est faux": la riposte de l'avocat d'une des accusatrices

Eric Morain - Image d'illustration

Eric Morain - Image d'illustration - BFMTV

Me Eric Morain est l'avocat de "Christelle", l'une des plaignantes qui accuse Tariq Ramadan. L'essayiste est mis en examen pour deux viols qu'il conteste.

Quelques minutes seulement après l'interview de Tariq Ramadan sur BFMTV-RMC, l'avocat de l'une des plaignantes, Maître Eric Morain, a réagi, également sur notre antenne. Visiblement remonté, le conseil de Christelle* a d'entrée taclé l'islamologue, le traitant de "Tartuffe", "Janus" (dieu aux deux visages, ndlr), et de "faux-dévot." 

"Si monsieur Ramadan ne s’est pas exprimé jusqu’à présent, c’est parce qu’il sait lui comme nous ce qu’il y a dans le dossier de l’instruction. C’est parce que pendant maintenant près de 20 mois, il a baladé les juges", accuse-t-il. Pour lui, ce dernier s'exprime uniquement car "il a un livre à vendre."

"Tout le dossier n’est que violence"

Sur le fond du dossier, l'homme de loi l'assure, sa cliente n'a jamais varié de version.

"Elle dit qu’elle a rencontré Ramadan via les réseaux sociaux, la relation s’est transformé en échanges sexuels. Il y a eu une rencontre à Lyon dans l’hôtel dont il dit ne pas se souvenir. Elle est rentrée dans sa chambre et a connu une scène d’horreur. Il dit qu’il n’y a pas de violence, mais tout le dossier n’est que violence", détaille Me Eric Morain.

Et ce dernier en profite pour attaquer une nouvelle fois l'essayiste. 

"Tout ce qu’il dit est faux, et il le sait. Il choisit des points et les transforme, c’est sa vérité déformée. Notre vision du viol est trop cinématique, 90% des viols sont commis par des personnes connues de la femme violée. C’est cette connaissance qui fait des réactions que nous ne pouvons pas comprendre. Il y a une emprise psychologique et pour en sortir, toutes les femmes le disent, c’est long."

"Pas une once de début de traquenard"

En ce qui concerne un potentiel piège tendu à Tariq Ramadan, hypothèse avancée par l'islamologue ce vendredi matin, l'avocat tance. 

"C’est absurde, il n’y a pas une once de début de traquenard. Les parties civiles ont été écoutées, il y a eu des écoutes téléphoniques et ma plaignante se présente du début çà la fin comme une victime", conclut-il.

Remis en liberté en novembre, Tariq Ramadan est mis en examen depuis février 2018 pour "viol" sur deux femmes avec lesquelles il a reconnu des relations sexuelles consenties. Il est également visé par deux autres plaintes en France, mais aussi une en Suisse et une autre aux Etats-Unis. 

* Le prénom a été modifié.

Hugo Septier