Toujours moins d'effectifs dans la police

Alors que le gouvernement a entamé cet été un nouveau virage sécuritaire, le journal Le Monde annonce ce mercredi 3500 nouvelles suppressions de postes de policiers dans les trois ans à venir.

Selon le journal Le Monde ce mercredi, 3500 nouvelles suppressions de postes de policiers sont prévues dans le Budget 2011 actuellement en préparation. Ces suppressions d’effectifs s’effectueront sur les trois ans à venir.

Les policiers n'échappent donc pas à la révision générale des politiques publiques qui prévoit de réduire le nombre de fonctionnaires de 34 000 en 2011. Rappelons que 100 000 postes sont déjà passés à la trappe depuis trois ans.

Outre les effectifs, le budget 2011 s'orienterait également vers une réduction drastique des moyens de fonctionnement de la police nationale.

« Les syndicats devraient plutôt aider le ministre et les Français »

Patrick Balkani, député UMP des Hauts de Seine, proche de Nicolas Sarkozy, explique sur RMC pourquoi ces suppressions d’effectifs sont tout à fait justifiées, et dénonce la mauvaise volonté des syndicats sur cette question : « Quand vous supprimez 3500 postes dans une énorme administration, cela veut dire qu’il y a des postes qui font doublon, des postes administratifs, des postes dont on n’a pas forcément besoin. Il y a peut-être trop de policiers qui ne sont pas sur le terrain. C’est là qu’il faut mieux gérer nos effectifs. Les syndicats devraient plutôt aider le ministre [de l’Intérieur] et les Français à régler le problème de sécurité plutôt que de réclamer toujours plus d’effectifs. »

« Vers une sécurité à l’américaine »

Pour Paul Le Guenic, représentant du syndicat Unité SGP Police, ces suppressions de postes massives font craindre un essor de l’insécurité en France : « Il est évident qu’avec cette réduction d’effectifs, les Français ne pourront pas être mieux protégés, bien au contraire. Ce ne sont pas les caméras de vidéosurveillance qui vont rassurer les gens. Il faut être cohérent. C’est beaucoup d’effets d’annonce mais c’est toujours moins de policiers sur le terrain. On risque d’arriver sur une sécurité à l’américaine, où les villes riches pourront se payer une police municipale équipée, et d’autres villes moins riches n’auront aucune police municipale. Si les effectifs de la police nationale continuent à diminuer de la sorte, les Français pourront craindre pour leur sécurité. »

Christophe Bordet