Salah Abdeslam, un transfèrement à haut risque

C’est un transfert hors normes qui attend les autorités belges et françaises. Jeudi, la justice belge a approuvé la remise à la France de Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats perpétrés le 13 novembre à Paris et Saint-Denis. Prenant acte de cette décision, le ministère français de la Justice a indiqué que le transfèrement interviendra dans un délai court, de 10 jours. En coulisses, le transfert de ce détenu exceptionnel s'organise déjà, dans le plus grand secret.
Plus de 300 kilomètres à parcourir
Plus de 300 kilomètres séparent la ville belge de Bruges, où est incarcéré Salah Abdeslam, de la capitale française, ce qui pose plus que jamais la question de la sécurité autour de son déplacement, et du moyen de transport à utiliser.
Pour l’heure, une chose est certaine: la date et l’heure du transfert, ainsi que le type de transport, seront maintenus secrets jusqu’au dernier moment, et l’opération se fera sous très haute surveillance. Objectif: éviter tout risque d’évasion ou d’attaque par de potentiels complices, sur le parcours du convoi.
Selon RTL, les autorités belges et françaises discutent des modalités de transfert de Salah Abdeslam depuis déjà quelques jours, et les services du RAID et du GIGN, qui encadreront la délicate opération, sont d’ores et déjà mobilisés.
Route ou airs?
Décider de transporter Salah Abdeslam par la route peut s'avérer particulièrement risqué, d’autant plus que la distance à parcourir, plus de 300 kilomètres, est longue.
Réaliser le transfèrement par les airs, par avion ou hélicoptère, se révélerait plus sûr, mais aussi plus simple en termes de sécurisation du parcours, tout en limitant au maximum le risque d’attaque ou d’évasion. La distance terrestre à baliser serait ainsi réduite, l’aéroport de Bruges se trouvant seulement à une vingtaine de kilomètres de la prison où est incarcéré Salah Abdeslam. Du côté français, une base aérienne militaire comme celle de Villacoublay présente les garanties de sécurité nécessaires à son arrivée.
Mais bien que ce transfèrement soit considéré comme à haut risque, les autorités sont habituées à ce genre d’exercice, et des détenus considérés comme dangereux sont régulièrement transférés d’un point à un autre. Ainsi, comme le rappelle RTL, des terroristes liés à l’ETA sont fréquemment extradés de la France vers l’Espagne, et leur transport se fait généralement en petit avion.