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Terrorisme

Radicalisation: les jeunes filles prises pour cible

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Pour sauver les adolescents de l’embrigadement, pas de solution miracle mais certains réclament une surveillance accrue de leur comportement sur internet.

De plus en plus d’adolescents fragilisés sont la cible, via Internet et les réseaux sociaux, de groupes islamistes qui les appellent à faire le jihad en Syrie. Agissant comme des sectes, ces groupes isolent les jeunes jusqu’à les couper de leur famille et de leurs amis. Comment s'y prendre pour empêcher les jeunes de tomber dans le piège?

Mieux appréhender

Cet isolement social, de certains jeunes, explique en partie le succès des prêches radicaux contre lesquels il est difficile de lutter juridiquement. Pour sauver les adolescents de l’embrigadement, pas de solution miracle mais certains réclament une surveillance accrue de leur comportement sur internet.

"Il faudrait créer une cyber-unité de gendarmerie et de police pour mieux appréhender ceux qui consultent ces sites, assure Daniel Fellous, avocat spécialisé du Jihad. Avec la loi renseignement, il est question de pouvoir mettre sur écoute de manière systématique mais les services de police restent débordés".

Les fugues de Louisa et Israé

Depuis vendredi, Louisa 16 ans et Israé 15 ans, sont introuvables. C’est la première fois qu’un appel à témoins est diffusé pour retrouver des mineurs soupçonnés de radicalisation. Dès que la gendarmerie a été alertée, l’unité de coordination de la lutte antiterroriste a pris en charge le dossier. Pour les services de police, le temps est précieux.

Scolarisées à Seynod, dans la périphérie d'Annecy, les deux mineures sont "susceptibles de quitter le territoire national par tous les moyens, et d'utiliser de fausses identités", précise l'appel des gendarmes, diffusé avec le portrait des fugueuses sur le compte Twitter de la gendarmerie nationale.

"Daesh s'adapte"

"Plus on est efficace sur cette chaîne humaine, plus Daesh s'adapte, explique la sociologue Dounia Bouzar. C'est à dire qu'ils produisent aujourd'hui de faux papiers" et vont jusqu'à grimer leurs proies. "La différence avec Al-Qaïda, c'est que Daesh a un territoire propre et cherche à recruter des jeunes filles pour faire des héritiers."

D'autres sont conditionnées pour préparer des attentats comme Léa, 17 ans, dont BFMTV.com a raconté le parcours de radicalisation et de déradicalisation cette semaine. Elle avait été arrêtée alors qu'elle préparait un attentat à Lyon.

Un phénomène difficile à endiguer

En janvier dernier, le gouvernement lançait une campagne ambitieuse. Sur le site stop jihadisme, un onglet est consacré au décryptage de la propagande terroriste. Mis en place un an plus tôt, le numéro vert éponyme a déjà recueilli des milliers de signalements. Mais le phénomène reste difficile à endiguer. Selon le ministère de l’Intérieur, 867 adolescentes ont déjà été signalées pour "radicalisation".

S.A. avec Sehla Bougriou