Le jihadiste Djamel Beghal bientôt expulsé vers l'Algérie

Djamel Beghal en janvier 2005. - Laurence de Vellou - AFP
Djamel Beghal, l'un des plus vieux prisonniers liés au jihadisme en France, va sortir de prison et va être expulsé. La chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Rennes a rendu un arrêt permettant cette sortie de prison conditionnée à l'expulsion vers son pays d'origine, l'Algérie, de celui qui est considéré comme le mentor de Cherif Kouachi et d'Amedy Coulibaly, deux des terroristes des attentats de janvier 2015.
Cette décision de justice a été motivée par la fin de peine très proche de Djamel Beghal, rapporte L'Express qui a consulté l'arrêt de la cour d'appel de Rennes daté de mars. Condamné en décembre 2013 à dix ans de prison pour avoir participé à un plan d'évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, membre du GIA, Beghal, 52 ans, est libérable au 5 août 2018. Ce dernier purge une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour avoir organisé l'attentat du RER C qui a fait 30 blessés en 1995.
Déchu de la nationalité française
Proche du GIA, le Groupe islamique armé, dans les années 90, Djamel Beghal s'envole pour le Pakistan au début des années 2000 où il rejoint des camps d'entrainement d'al-Qaïda. Il est arrêté aux Emirats arabes unis et reconnait avoir tenté de constituer une cellule terroriste pour commettre des attentats en France. Il sera extradé en France en 2001. Quatre ans plus tard, Djamel Beghal est condamné à dix ans de prison pour "association de malfaiteurs terroristes".
Incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis, Djamel Beghal fait la connaissance de Cherif Kouachi et Amédy Coulibaly avant de devenir leur mentor. Le premier participera en 2015 à l'attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo avec son frère, Saïd, le second tuera une policière municipale à Montrouge avant la prise d'otages à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes.
En 2006, Beghal est déchu de sa nationalité française. Un an plus tard, un arrêté d'expulsion vers l'Algérie est pris mais la procédure est interrompue en raison de risque de torture. En 2009, il est libéré avant d'être arrêté à nouveau et condamné pour le projet d'évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem. En 2017, un juge d'application des peines avait refusé la libération de Djamel Beghal en raison des risques de récidive.