Surveillante tuée à Nogent: l'avocat du suspect rappelle que des "expertises psychologique et psychiatrique" doivent être menées

Des gendarmes français montent la garde devant un collège où une assistante maternelle de 31 ans a été poignardée par un élève de 15 ans lors d'une fouille de sac à Nogent, dans l'est de la France, le 10 juin 2025. - Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP
Quel est l'état mental du collégien? Alors que le suspect du meurtre de Mélanie, surveillante en collège de 31 ans tuée mardi 10 juin, à Nogent, en Haute-Marne, a été interpellé et placé en garde à vue, des interrogations demeurent sur sa santé mentale.
Si le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, a affirmé que l'adolescent ne présente "aucun signe évoquant un possible trouble mental", son avocat rappelle ce jeudi 12 juin auprès de France info que "des expertises psychologique et psychiatrique" doivent être réalisées.
Me Antoine Chateau estime important "de disposer de l’ensemble des éléments pour avoir une vue d’ensemble sur cette procédure", avant que toute conclusion hâtive ne soit faite sur l'état psychologique du suspect.
"C’est par le biais de (la procédure) que seront résolues un certain nombre d’interrogations, notamment, de nature médicale, personnelle, environnementale et scolaire", soutient l'avocat.
"Le temps est à la douleur"
Me Antoine Chateau dit se "dissocier de certaines affirmations faites" par le procureur de la République et dénonce un "emballement politico-médiatique au sujet de l'acquisition des couteaux par des mineurs".
"Le temps est à la douleur face à un drame absolu, et pour la justice, à celui de l’enquête" qui doit se faire "dans le calme et la sérénité", appelle l'avocat.
Il assure que les proches du suspect ont "une pensée infiniment douloureuse pour la victime, sa famille et ses amis".
Un adolescent en "perte de repères"?
Le procureur de la République de Chaumont a indiqué en conférence de presse que le suspect apparaît en "perte de repères quant à la valeur de la vie humaine". Se disant "fasciné par la violence", l'adolescent a dit aux enquêteurs qu'il voulait tuer une surveillante, "n'importe laquelle", rapporte le magistrat.
Les cours doivent reprendre ce jeudi matin au collège Françoise-Dolto, de Nogent, où se sont déroulés les faits. Une cellule psychologique y est activée au moins jusqu'à la fin de la semaine a indiqué le rectorat.
La préméditation en question
L'enquête a été ouverte pour "meurtre aggravé", du fait du statut de la victime, qui était chargée d'une mission de service public, et pour "tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l'autorité publique". Le gendarme qui l'a maîtrisé a également été blessé à la main par un coup de couteau.
"La question de la qualification se pose" et "sera probablement évoquée" jeudi à l'issue de sa garde à vue et de sa présentation à un juge d'instruction de Dijon, a indiqué le procureur lors d'une conférence de presse mercredi.
En effet, le mis en cause a confié aux enquêteurs "avoir eu l'intention de tuer", a-t-il souligné. Or, la préméditation est une circonstance aggravante, susceptible de faire évoluer le chef de "meurtre" en "assassinat".